Ousmane Dembélé a été décisif face au Real Madrid en Coupe du roi. / JUAN MEDINA / REUTERS

Il a suffi de deux accélérations. Mercredi 27 février, lors du choc entre le FC Barcelone et le Real Madrid en demi-finales de la Coupe du roi, Ousmane Dembélé a donné le tournis à la défense madrilène. Une fois sur la gauche du terrain, une fois sur la droite, l’ancien Rennais a mis à profit sa vitesse pour déborder et centrer, offrir une passe décisive avant de provoquer un but contre son camp. Suffisant pour permettre au Barça de s’imposer 3-0 malgré un Lionel Messi en petite forme. Important, surtout, pour enfin lever les doutes en Catalogne, après une saison et demie en dents de scie. Ce samedi à Madrid (20 h 45), le Français devrait commencer une nouvelle fois dans le onze de départ lors du second clasico de la semaine, cette fois en championnat.

Auteur de treize buts et de sept passes décisives cette saison, le Français a pourtant eu du mal à s’imposer dans un club qu’il a rejoint avec l’étiquette de la recrue à 105 millions d’euros à l’été 2017. Son goût du risque et du dribble a parfois rendu difficile son intégration dans l’attaque barcelonaise : capable de prendre le dessus sur n’importe quel défenseur, Dembélé a aussi des sautes de concentration qui lui font rater des choses simples, des passes faciles.

Retards en série

Hors du terrain, les critiques sur l’hygiène de vie du champion du monde ont perturbé son automne. Ses retards à répétition à l’entraînement ont agacé les dirigeants du club, son entraîneur et ses coéquipiers, à l’image de Gerard Piqué qui déclare en novembre : « Nous devons l’aider à comprendre que le football est un travail à temps plein. »

Ces retards lui ont aussi coûté cher, littéralement : 100 000 euros d’amende début décembre, d’après le quotidien sportif As. Roi de la fulgurance, l’ancien ailier du Borussia Dortmund avait inscrit, trois jours après les remontrances, un but aussi somptueux qu’important en Ligue des champions face à Tottenham. Comme pour prouver de quoi il était capable.

Blessé à la cheville au mois de janvier, Ousmane Dembélé semble avoir laissé ses problèmes derrière lui. Dans son duel avec Philippe Coutinho pour occuper la troisième place du trio offensif barcelonais, le Français a maintenant pris une bonne avance, reléguant le Brésilien sur le banc régulièrement. Plus efficace, plus prolifique, il amène surtout une capacité de percussion bien utile quand, comme ce fut le cas face au Real mercredi, Lionel Messi n’est pas au mieux.

Manu Fernandez / AP

Dribbleur décisif

« Dembélé nous apporte beaucoup, il a une facilité incroyable pour dribbler et il est rapide, a complimenté son entraîneur, Ernesto Valverde. Nous espérons qu’il puisse faire la différence et que ses réussites éclipsent ses pertes de balle. » Après le clasico, le quotidien Sport résumait ainsi l’équation Dembélé : « Il n’a pas besoin de faire un grand match ou d’être impeccable pour être décisif. »

Cette saison, l’ailier français a su se montrer décisif dans les matchs importants, pour faire oublier ses écarts de l’automne et conserver une place de choix dans le onze type d’Ernesto Valverde. Avant de permettre au Barça de battre 3-0 son rival madrilène cette semaine, Dembélé avait déjà inscrit des buts importants, en égalisant en fin de rencontre d’une superbe frappe contre l’Atlético au mois de novembre, ou en passant en revue la défense de Tottenham en Ligue des champions début décembre.

Ce samedi contre le Real Madrid, Dembélé va désormais devoir confirmer que sa bonne forme peut durer. Et qu’il est capable de s’installer comme un élément majeur de l’attaque de Barcelone, encore très dépendante de Lionel Messi cette saison : avec 25 buts et 11 passes décisives, l’Argentin est impliqué dans plus de la moitié des buts du Barça en Liga.