Près de 300 Syriens accusés d’appartenance à l’organisation Etat islamique (EI) ont été libérés, a annoncé l’administration semi-autonome kurde en Syrie, en précisant que la mesure concerne ceux qui n’ont pas de « sang sur les mains ».

Leur libération samedi soir 2 mars est intervenue après une requête de chefs tribaux et de figures locales, a précisé dans un communiqué l’administration kurde.

Ce n’est pas la première fois que les autorités kurdes procèdent à de telles libérations, mais « cette fois-ci le nombre est important », a souligné dimanche le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. « Tous les prisonniers ont été libérés samedi », a-t-il indiqué.

Selon le communiqué kurde, « 283 hommes soupçonnés d’appartenance à l’EI » mais « dont les mains ne sont pas entachées de sang ont été libérés ». « Ils se sont égarés du [droit] chemin un jour, ils ont violé les traditions de notre société syrienne, ils ont contrevenu à la loi. Mais même s’ils se sont égarés, ils restent nos enfants syriens, et nous leur tendons la main de la fraternité et de la clémence », ajoute le texte.

Plus de 3 200 libérations étaient envisagées

Ces libérations ont eu lieu dans plusieurs régions tenues par les Kurdes dans le nord et le nord-est de la Syrie, à Minbej, à Rakka et dans la province orientale de Deir Ezzor, selon le communiqué, publié sur le site des Forces démocratiques syriennes (FDS), fer de lance de la lutte anti-EI en Syrie.

En décembre 2018, les discussions lancées en interne au sein des FDS portaient sur la libération de 1 100 prisonniers soupçonnés d’appartenir à l’EI et de plus de 2 000 de leurs proches, souvent détenus dans des camps jouxtant les prisons. Une option qui paraissait représenter « un désastre réel et une menace majeure pour l’Europe » à un officiel appartenant à la coalition menée par les Etats-Unis en Syrie, parlant sous couvert d’anonymat. Au final, sur les 31 nationalités représentées parmi les détenus, seuls les Syriens semblent avoir été libérés.

Soutenues par une coalition internationale emmenée par Washington, les FDS sont engagées dans une bataille finale pour déloger les djihadistes de l’EI de leur dernière poche en Syrie. Les FDS dominées par les Kurdes retiennent plusieurs centaines de djihadistes étrangers, mais aussi des femmes et des enfants. Elles veulent que leurs pays d’origine les rapatrient mais les Occidentaux se montrent réticents.