Les territoires ruraux et périurbains ne sont pas les oubliés de la politique du gouvernement. Après Action cœur de ville, dispositif lancé au printemps 2018 dont bénéficient 222 villes moyennes pour redynamiser leur centre-ville, c’est à présent un volet industriel qui va se déployer dans le cadre des « Territoires d’industrie », qui tenaient leur première assemblée générale mardi 5 mars à Lyon dans l’enceinte du salon Global Industrie.

Avec « Territoires d’industrie », il s’agit de « renouer le fil de la politique industrielle et de l’aménagement du territoire », a expliqué Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie et des finances. « C’est une politique sur les territoires et avec les territoires, coordonnée par les régions et les intercommunalités, avec un Etat accompagnateur », a précisé la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault.

« Démarche nouvelle »

Depuis la mise en œuvre du dispositif, annoncé le 22 novembre 2018 par Edouard Philippe au Conseil national de l’industrie, 136 territoires « à vocation industrielle » ont ainsi été labellisés. Les premières expérimentations sont en cours dans 29 d’entre eux, avec à la clé les premiers contrats d’action attendus pour la fin mars. Ces territoires, situés dans des zones rurales et des villes petites ou moyennes, représentent près de la moitié de l’emploi industriel, car c’est là que se trouvent pour l’essentiel les PME et les entreprises de taille intermédiaires.

Encore faut-il qu’elles disposent d’un environnement territorial favorable pour pouvoir recruter. « C’est le premier grief avancé par les entreprises comme frein à leur développement », note Mme Pannier-Runacher. Piloté par les régions, qui depuis la loi NOTRe du 7 août 2015 ont la compétence économique, en lien avec les intercommunalités et les établissements industriels, « Territoires d’industrie » doit permettre de faire émerger des projets répondant aux besoins de formation, de logement, en matière de simplification des réglementations ou d’innovation, qui feront l’objet d’une contractualisation, le programme étant doté d’une enveloppe de 1,36 milliard d’euros.

« C’est une démarche nouvelle, se félicite Jean-Luc Rigaut, président de l’Assemblée des communautés de France. L’Etat accompagne les territoires en fonction de leurs besoins. C’est un changement important par rapport aux années antérieures, marquées par une mise en concurrence sur des appels à projet. » « Cela montre bien qu’il faut faire confiance aux élus locaux », ne peut s’empêcher de faire remarquer le vice-président de la région Bourgogne - Franche-Comté, Jean-Claude Lagrange.