L’ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi est visé par une nouvelle enquête pour corruption par la justice de son pays. Les magistrats le soupçonnent d’avoir acheté une décision judiciaire favorable à sa cause, rapportent, jeudi 7 mars, les médias italiens.

Selon le site Internet du quotidien La Repubblica, la décision « suspecte » remonte à mars 2016, quand le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative, a annulé une décision d’un tribunal administratif qui avait imposé à Silvio Berlusconi de vendre des actions qu’il détenait dans la banque Mediolanum, conformément à une requête de la Banque d’Italie.

Selon l’agence de presse AGI (Agenzia Giornalistica Italia), trois autres personnes sont également visées dans cette enquête, dont le juge du Conseil d’Etat qui a préparé la décision favorable à M. Berlusconi, un avocat et un ancien fonctionnaire du siège de la présidence du gouvernement.

Au cours d’une perquisition au domicile de ce dernier, il y a plusieurs années, les forces de l’ordre ont trouvé 250 000 euros en espèces, des copies de certains verdicts du Conseil d’Etat ainsi que l’ébauche du verdict sur les actions détenues par M. Berlusconi dans la banque Mediolanum, selon la même source.

« Il s’agit d’une affaire dans laquelle la position de M. Berlusconi a été classée sans suite et nous sommes convaincus que cette fois-ci ce sera la même chose », a réagi son avocat, Niccolo Ghedini, cité par La Repubblica.

Silvio Berlusconi est poursuivi par la justice de son pays dans plusieurs autres affaires, entre autres pour subornation de témoin dans le cadre du scandale « Rubygate » et des fameuses soirées « bunga-bunga ».

En janvier, il avait annoncé que, malgré ses 82 ans et sa baisse de popularité dans les sondages, il serait candidat aux élections européennes en mai, sa peine d’inéligibilité ayant été levée en mai 2018 par la justice italienne.