La joie des Mancuniens après leur qualification en quarts de finale de la Ligue des champions. / BENOIT TESSIER / REUTERS

Appellera-t-on cette séquence « le come-back » et résonnera-t-elle aux oreilles des supporteurs parisiens comme la terrible « remontada » barcelonaise ? L’encre de l’histoire est encore trop fraîche pour le déterminer. Mais comme leurs prédécesseurs présents lors du triste épisode du Camp Nou en 2017, les joueurs du Paris Saint-Germain ont quitté la Ligue des champions, mercredi 6 mars, après avoir été renversés.

Battus à domicile dans le temps additionnel par une jeune équipe de Manchester United (3-1), les coéquipiers de Kylian Mbappé échouent à se hisser en quarts de finale de la compétition européenne. Une fois de plus. Leur dernière qualification remonte déjà à la saison 2015-2016.

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« C’est dommage parce qu’on a bien joué là-bas, mais chez nous, on n’a pas fait ce qu’on avait dit, a déploré à chaud le capitaine Thiago Silva. C’est dommage parce que jusque-là, on avait fait un beau parcours. Et encore une fois, on s’arrête là. » Dominateurs tout au long de la partie, les hommes de Thomas Tuchel pourront s’en vouloir, tant leurs erreurs leur ont coûté cher. Opposés à de tendres Mancuniens, privés de dix joueurs et renforcés par des jeunes, les Parisiens ont offert les trois buts à leur adversaire.

« On a fait deux cadeaux à l’adversaire »

« Cette défaite est facile à expliquer, a soupiré Thomas Tuchel après la rencontre. On a totalement contrôlé le match dans les 30 premières minutes, mais on a fait deux cadeaux à l’adversaire. » Une mauvaise passe en retrait de Thilo Kehrer a d’emblée plombé Paris. Plus rapide que Thiago Silva, Romelu Lukaku jaillit, se défait de Buffon et ouvre la marque au bout de deux minutes de jeu (0-1).

Si les hommes de Tuchel ont rapidement égalisé par Bernat (12e), les Parisiens ne sont pas parvenus à transformer leurs occasions de second but. Et ont une nouvelle fois cédé sur un nouveau jaillissement du Diable rouge Lukaku, plus que jamais fer de lance des Red devils.

Profitant d’une offrande de Buffon, qui a relâché la balle sur un tir a priori sans danger de Rashford, le buteur double la mise (30e) et ramène ses coéquipiers à un but du Graal. Pour la première fois depuis 1997, et au pire des moments pour lui, le PSG a encaissé deux buts au cours de la première demi-heure en Ligue des champions.

« Le deuxième but a complètement retourné le match dans notre tête », a analysé Tuchel, comparant la rencontre à celle également perdue contre Guingamp en Coupe de la Ligue. « Je n’ai jamais eu l’impression que Manchester United venait pour gagner. Mais ils l’ont fait donc félicitations... »

La « force mentale » de Manchester

« Avant le match, on avait espoir et on savait que si défensivement, on faisait un bon match, on se créerait des occasions. On a eu de la chance, il y a eu des erreurs défensives de leur part, on a su en profiter », a savouré Romelu Lukaku après la rencontre au micro de RMC Sport, mettant en avant « la force mentale du groupe », qui ne s’est pas démonté après l’égalisation parisienne. « On savait qu’il fallait être patient. Le plus important c’était de marquer le premier but. Ils ont égalisé, mais notre deuxième but nous a mis en confiance. »

A l’inverse, les Parisiens ont dû encaisser cette nouvelle erreur défensive. Recruté cet été pour apporter son expérience à l’arrière-garde du club de la capitale, Gianluigi Buffon n’a pas rassuré ses partenaires.

En seconde période, Kylian Mbappé s’est procuré plusieurs occasions de ramener les siens à la marque. Mais de glissades en hors-jeu, le prodige parisien n’est jamais parvenu à tromper la défense mancunienne unie et regroupée autour de ses cages. Toujours qualifiés au bénéfice du match aller (victoire 2-0 à Old Trafford), les Parisiens ont hésité à tout jeter dans l’attaque. Cet entre-deux leur a peut-être coûté cher.

Paris, première « victime » de la VAR en Ligue des champions

Ils se sont finalement inclinés dans le temps additionnel, après un penalty de Rashford (90+2e). Une main de Kimpembe – décollée du corps – sur une ultime attaque mancunienne a été signalée à l’arbitre par le VAR. Et après avoir revu les images, Damir Skomina, l’arbitre de la rencontre a désigné sans hésiter le point de penalty. Sans remettre en question la décision de l’arbitre, Thomas Tuchel a déploré une « règle pas claire » à propos des mains décollées du corps « quand la frappe n’est pas cadrée ». Comme les Croates en finale de la dernière Coupe du monde, le Paris Saint-Germain peut regretter une décision qui, si elle n’a rien de scandaleuse, aurait tout à fait pu ne pas être sifflée.

Désormais aux commandes de Manchester United, l’ancien « super-sub » Ole-Gunnar Solsksjaer s’est réjoui de la victoire des siens après « une soirée typique de Manchester United » ayant vu ses joueurs suivre le plan de jeu à la lettre. Pour l’ancien buteur décisif de la finale de Ligue des champions 1999, le scénario de la soirée, un jour après l’élimination du Real Madrid par l’Ajax d’Amsterdam, « montre que le mental dans le football est important. »

Effondrés au milieu du terrain, les joueurs du PSG voient une nouvelle fois les quarts de finale leur échapper. Ils venaient chasser les fantômes de leurs éliminations passées, mais le scénario du match les aura invoqué à nouveau. S’ils entrent dans l’histoire mardi, c’est en tant que première « victime » de la VAR en Ligue des champions.