La gauche salue le « pacte » proposé par Laurent Berger et Nicolas Hulot
La gauche salue le « pacte » proposé par Laurent Berger et Nicolas Hulot
Par Sylvia Zappi
Les 66 propositions du secrétaire général de la CFDT et de l’ancien ministre sont accueillies avec bienveillance par les composantes de la gauche.
Elles les ont accueillies comme une bouffée d’air frais. Les 66 propositions pour allier justice sociale, lutte contre les inégalités et transition écologique, faites par Laurent Berger et Nicolas Hulot le 5 mars, avec dix-neuf organisations syndicales et associatives, ont été saluées par toutes les composantes de la gauche, qui se déchirent à l’approche des élections européennes du 26 mai.
« Je me réjouis que ces propositions soient mises sur la table et avec une telle force », réagit Yannick Jadot. Le candidat d’Europe Ecologie-Les Verts tient à rappeler que de nombreuses mesures « sont défendues par les écolos depuis des années ».
Même enthousiasme au Parti socialiste. « Je suis complètement en phase », déclare Olivier Faure. Le premier secrétaire assure que les sujets du programme conjoint de l’ancien ministre de la transition écologique et du secrétaire général de la première centrale syndicale ont été repris par son parti, notamment les dispositions concernant les géants du numérique (Google, Apple, Facebook et Amazon), le logement ou le plan pauvreté.
A l’occasion du grand débat qui se tiendra à l’Assemblée nationale et au Sénat, les 3 et 4 avril, M. Faure souhaite faire reprendre par son groupe de parlementaires « une grande partie » des actions préconisées. Rendez-vous a d’ailleurs été pris avec MM. Berger et Hulot pour en discuter, indique le député de Seine-et-Marne.
« Virage social »
Plus à gauche, le plan a été accueilli avec bienveillance, mais plus de circonspection. Benoît Hamon le trouve « utile ». « C’est important qu’un grand syndicat et une grosse ONG investissent l’espace politique en constatant la porte fermée à toute recherche de compromis politique sur la question sociale et écologique, ajoute le fondateur de Génération.s. Ça en dit long sur la crise politique que nous vivons à gauche. »
Son homologue communiste Ian Brossat emploie presque les mêmes mots. « C’est intéressant par ce que cela révèle d’un climat général où ceux qui avaient au départ un regard bienveillant sur Emmanuel Macron appellent maintenant à un virage social. Mais cela ne va pas assez loin », explique le candidat du PCF aux européennes.
Au sein de La France insoumise (LFI), on veut croire que cette initiative va aider à renforcer l’articulation entre la lutte contre le réchauffement climatique et celle contre les inégalités. « J’espère que cet appel va permettre de donner une nouvelle impulsion à ces problématiques et pousser les politiques à s’en saisir comme nous l’avons fait », remarque la candidate LFI aux européennes Manon Aubry. Elle regrette en revanche que « le plan porte un horizon sans indiquer comment faire et ne discute pas les traités européens ».
La députée LFI Clémentine Autain est encore plus sévère : « Les propositions restent dans un cadre de réforme modeste et ne touchent pas au cadre profond de notre organisation sociale française et européenne. »
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