L’Afrique du Sud n’apportera pas d’aide financière au Zimbabwe, menacé de faillite
L’Afrique du Sud n’apportera pas d’aide financière au Zimbabwe, menacé de faillite
Le Monde.fr avec AFP
Le président Cyril Ramaphosa a expliqué ne pas avoir les moyens de secourir son voisin, étranglé par l’inflation et la fuite des capitaux.
Les présidents Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud, à gauche) et Emmerson Mnangagwa (Zimbabwe), à Harare, le 12 mars 2019. / Philimon Bulawayo / REUTERS
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a confirmé, mardi 12 mars lors d’une visite à Harare, qu’il n’envisageait pas de plan de sauvetage financier en bonne et due forme du Zimbabwe, étranglé par une grave crise économique. « L’Afrique du Sud est prête à soutenir le Zimbabwe dans ses efforts de relance économique dans la mesure de ses moyens », a déclaré M. Ramaphosa lors d’une conférence de presse avec son homologue Emmerson Mnangagwa. Le chef de l’Etat sud-africain n’a mentionné aucune offre concrète d’assistance à son voisin.
Le Zimbabwe est menacé de faillite depuis près de deux décennies. Malgré ses promesses, M. Mnangagwa, qui a succédé à Robert Mugabe il y a un et demi, ne parvient pas à y relancer l’activité économique. Etranglé financièrement par l’inflation et la fuite des capitaux, le pays affiche un taux de chômage de plus de 90 % et sa population souffre de pénuries de produits de base. En janvier, une hausse spectaculaire des prix des carburants décrétée par le gouvernement a causé de violentes émeutes, brutalement réprimées par les forces de l’ordre.
Inquiet des conséquences de la crise chez son voisin, notamment en termes d’immigration, M. Ramaphosa a expliqué mardi ne pas avoir les moyens de le secourir. L’Afrique du Sud « sort d’une période difficile marquée par des performances économiques faibles, une baisse de confiance envers ses institutions et une méfiance des investisseurs », a-t-il plaidé. L’an dernier, Pretoria avait décliné une demande de crédit d’urgence de 1,2 milliard de dollars (environ 1,06 milliard d’euros) de Harare.
M. Ramaphosa a enfin regretté la décision des Etats-Unis, la semaine dernière, de prolonger d’un an les sanctions imposées depuis 2003 à une centaine de personnes et entités juridiques, dont MM. Mnangagwa et Mugabe, pour dénoncer la répression des opposants au régime zimbabwéen.