Boutiques pillées sur les Champs-Elysées, jets de pavés sur les forces de l’ordre, immeuble incendié : pour son acte XVIII, la mobilisation des « gilets jaunes » a été de nouveau marquée par des violences à Paris qui ont abouti à 200 gardes à vue, a-t-on appris dimanche 17 mars auprès du parquet de Paris. Ces gardes à vue concernent 185 personnes majeures et 15 mineurs, précise-t-on de même source.

La colère de la maire de Paris

Dans un entretien au Parisien, Anne Hidalgo, la maire de Paris, se dit « extrêmement choquée par ces violences » : « J’ai assisté à des scènes incroyables, j’ai vu le nombre de boutiques dévastées… Ce qui s’est passé est d’une violence inouïe. Je pense aux forces de l’ordre, aux pompiers, aux citoyens. »

Elle souhaite rencontrer le premier ministre : « J’attends du gouvernement des explications, des réponses, qui n’excuseront en rien ces violences. Mais il faut sortir de ce cauchemar. Cette fois, ça suffit. (…) Mon sentiment, c’est qu’on devrait effectivement être capables de maîtriser une situation comme celle que nous venons de vivre. (…) Nous sommes au cœur d’une crise sociale et politique majeure. Ces fractures ne peuvent pas durer. On ne peut plus continuer comme ça ! »

L’Elysée promet des « décisions fortes »

Critiqué par l’opposition qui dénonce « l’incompétence » de l’exécutif, Emmanuel Macron a dû écourter son week-end de ski samedi et promis des « décisions fortes » en réponse aux dégâts commis sur les Champs-Elysées.

« Nous avons aujourd’hui des gens qui essayent par tous les moyens (…) d’abîmer la République pour casser, pour détruire au risque de tuer », a affirmé le chef de l’Etat, venu à la cellule de crise du ministère de l’intérieur pour faire le point sur ces nouvelles scènes de violence rappelant des épisodes précédents du mouvement social. « Beaucoup de choses ont été faites depuis novembre mais très clairement la journée d’aujourd’hui montre que sur ces sujets-là et ces cas-là, nous n’y sommes pas », a-t-il admis.

Critiques de l’opposition

Samedi soir, le chef des Républicains (LR), Laurent Wauquiez, a fustigé « un samedi de plus de violences qu’on laisse dégénérer au cœur de notre capitale. Jusqu’à quand @EmmanuelMacron, @EPhilippePM ? Il est temps de réagir. Il est temps d’agir », a-t-il tweeté.

Eric Ciotti a de son côté critiqué la volonté du président de la République de demander au Conseil constitutionnel de se prononcer sur la loi anticasseurs. François-Xavier Bellamy, tête de liste LR pour les élections européennes, a appelé à « mettre fin à l’impuissance de l’Etat ».

« Personne ne peut croire que les moyens nécessaires à la sécurité ont été mis. Si la loi anticasseurs, votée au Parlement, n’était pas bloquée par @EmmanuelMacron on serait plus efficace ! », a fait valoir le centriste (UDI) Jean-Christophe Lagarde.

« Les black blocs détruisent, brûlent, violentent toujours en toute impunité », a relevé Marine Le Pen sur Twitter, en publiant une photo… du 1er mai 2018.

Au total, 32 300 personnes ont manifesté dans toute la France dont 10 000 à Paris, selon le ministère de l’intérieur, des chiffres régulièrement contestés par les « gilets jaunes ».