Tunisie : le beau-frère de Ben Ali mis en examen et incarcéré à Marseille
Tunisie : le beau-frère de Ben Ali mis en examen et incarcéré à Marseille
Le Monde.fr avec AFP
Belhassen Trabelsi a été mis en examen pour « faux aggravé et blanchiment en bande organisé ».
Belhassen Trabelsi, le beau-frère de Ben Ali, en septembre 2010. / FETHI BELAID / AFP
Belhassen Trabelsi, beau-frère de l’ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, a été mis en examen pour « faux aggravé et blanchiment en bande organisée » et placé en détention provisoire lundi 18 mars, à Marseille.
Le frère de l’ex-première dame Leila Trabelsi avait été arrêté la semaine dernière dans le sud de la France, dans le cadre d’une enquête menée par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille, selon une source proche de l’enquête. Il était en cavale depuis 2016 après avoir quitté le Canada, où il s’était réfugié après la révolution tunisienne de janvier 2011.
La Tunisie, informée de l’arrestation de M. Trabelsi par le bureau d’Interpol de Tunis, a réclamé dès vendredi son extradition aux autorités françaises, a indiqué dimanche à l’Agence France-Presse le ministère tunisien de la justice.
« 43 mandats d’amener internationaux »
Les faits précis pour lesquels M. Trabelsi a été mis en examen n’ont pas été spécifiés, pas plus que la période à laquelle ces faits auraient été commis. Belhassen Trabelsi, homme d’affaires incontournable sous le régime Ben Ali, est poursuivi par la justice tunisienne dans plusieurs affaires de corruption. Il fait l’objet de « 17 mandats de recherche en Tunisie et de 43 mandats d’amener internationaux », a précisé à l’AFP le ministre tunisien de la justice.
En mai 2012, il avait perdu son statut de résident permanent au Canada mais avait demandé l’asile politique, disant craindre pour sa vie en Tunisie, ce qui avait repoussé toute possibilité d’extradition. Débouté à deux reprises de cette demande d’asile, en 2015 et 2016, il se trouvait sur le point d’être expulsé. C’est alors qu’Ottawa avait perdu sa trace, une source judiciaire indiquant qu’il était « introuvable ».
La famille de Ben Ali et de son épouse Leila Trabelsi avait mis la Tunisie en coupe réglée, faisant main basse sur des pans entiers de l’économie durant les plus de vingtans passés par M. Ben Ali à la tête du pays (1987-2011).