Manifestation d’Amnesty International pour exhorter les autorités saoudiennes à libérer Loujain Al-Hathloul, Eman Al-Nafjan et Aziza Al-Yousef, le 8 mars devant l’ambassade d’Arabie saoudite à Paris. / BENOIT TESSIER / REUTERS

L’Arabie saoudite a libéré, jeudi 28 mars, trois des onze militantes des droits humains détenues depuis près d’un an à la suite d’une campagne de répression dans le royaume ultraconservateur. La blogueuse trentenaire Eman Al-Nafjann, la professeure retraitée de l’université Roi Saoud de Riyad Aziza Al-Youssef, âgée de 60 ans, et l’universitaire Rokaya Mohareb ont été libérées à la suite de la deuxième audience de leur procès devant la cour pénale de Riyad, a annoncé un proche de l’une des détenues à l’Agence France-Presse.

Selon cette source, les trois militantes, libérées après avoir passé près d’un an en détention, devront toutefois se rendre au tribunal mercredi prochain lors de la reprise du procès. La cour n’a pas commenté dans l’immédiat ces informations et les conditions de leur libération ne sont pas connues. Les huit autres militantes devraient être libérées dimanche, a affirmé l’organisation de défense des droits humains ALQST sur Twitter.

Droit des femmes à conduire

Plus d’une dizaine de militants et militantes avaient été arrêtés en Arabie saoudite en mai 2018, un mois à peine avant la levée historique d’une mesure interdisant aux femmes de conduire dans le pays. La plupart de ces militants – ayant défendu le droit des femmes à conduire ou demandé la levée du système de tutelle qui oblige les femmes à obtenir la permission d’un parent masculin pour de nombreuses démarches – ont été accusés de porter atteinte aux intérêts nationaux et d’aider les « ennemis de l’Etat ».

Le procès, très suivi, a renforcé les critiques contre l’Arabie saoudite, dont l’image a été considérablement ternie à l’automne dernier dans l’affaire Khashoggi, du nom du journaliste et critique saoudien tué dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando venu de Riyad.