Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, avec le « gilet jaune » Benjamin Cauchy. / LIONEL BONAVENTURE / AFP

Ce devait être le grand rassemblement des souverainistes de droite. Une liste rassemblant les « euroréformistes », comme l’expliquait récemment le député européen Bernard Monot, transfuge du Rassemblement national (RN), et comme le rêvait Nicolas Dupont-Aignan. Ce sera finalement un assemblage de personnalités peu connues, loin du « hit-parade » voulu par le patron de Debout la France, qui a été présenté par le parti, jeudi 28 mars.

Juste après le président de la formation, on trouve bien sur la liste (composée de vingt-trois noms) Stéphanie Gibaud, connue comme « lanceuse d’alerte » dans le dossier d’évasion fiscale massive orchestrée par la banque suisse UBS et membre du noyau dur de la formation souverainiste. Mais de stars du souverainisme et de prises emblématiques au RN, nulle trace. Pas de Jean-Fréderic Poisson, candidat malheureux à la primaire de la droite en 2016 par exemple. Le président du Parti chrétien-démocrate (PCD) était pourtant attendu en bonne position sur la liste. Présent en octobre à la déclaration en grande pompe de la candidature de M. Dupont-Aignan aux élections européennes, il devait montrer, parmi d’autres, que le patron de Debout La France n’était pas seul dans son entreprise.

Colère de Jean-Frédéric Poisson

Accusé d’avoir voulu constituer une liste concurrente, Jean-Fréderic Poisson a démenti l’information dans les quelques heures qui ont suivi la conférence de presse de Nicolas Dupont-Aignan, jeudi. « Je démens formellement cette information gravement mensongère », a-t-il tweeté.

« Dupont-Aignan et moi-même avions formalisé un accord, dont j’ai les traces écrites, où la 5e place devait m’être attribuée, a-t-il par la suite expliqué à L’Incorrect, revue lancée par des proches de Marion Maréchal-Le Pen. Restait en suspens la place attribuée à d’autres membres de mon parti, le PCD, et c’était selon moi le seul objet de nos tractations. Je n’imaginais pas que M. Dupont-Aignan puisse revenir sur son engagement avec un tel manque de vergogne. »

Exit aussi Bernard Monot, le transfuge du RN et ancien conseiller économie de Marine Le Pen. A la place, Nicolas Dupont-Aignan indique avoir voulu promouvoir des personnalités « cohérentes et courageuses » mais aussi « la jeunesse », avec par exemple Jean-Philippe Tanguy, 32 ans, diplômé de l’Essec et de Sciences Po Paris et « lieutenant » de M. Dupont-Aignan, comme il l’indique lui-même sur son compte Twitter. Le « gilet jaune » Benjamin Cauchy est quant à lui 9e. Une place non éligible si le parti fait, le 26 mai, un score conforme aux sondages qui lui prédisent aujourd’hui 5 % des votes. « Il n’est pas là pour un poste, mais pour contribuer au succès de la liste », précise le patron de Debout la France.