Près de Nantes, un service d’auto-stop citoyen pour partager la ville
Près de Nantes, un service d’auto-stop citoyen pour partager la ville
Par Claire Legros
Dans la commune d’Orvault, en Loire-Atlantique, Cocliquo réinvente l’auto-stop à l’aide d’arrêts balisés disposés dans la ville, et mentionnant des destinations précises.
Une jeune femme fait du stop près d’un panneau du réseau Cocliquo, à Orvault (Loire-Atlantique). / Cocliquo
A Orvault, commune de 25 000 habitants de la banlieue de Nantes, des voitures arborent sur leur pare-brise une drôle de fleur écarlate. Dans six quartiers de la ville, la même image s’affiche sur des panneaux en métal. C’est le logo de Cocliquo, un service d’« auto-stop citoyen » lancé en septembre 2018 par une association locale, les Ateliers écolo-citoyens, avec le soutien financier de Nantes Métropole et de la municipalité d’Orvault, et qui veut inciter à « faire de la voiture le premier transport en commun de demain ».
La commune est coupée en deux par le périphérique de Nantes. D’un côté des quartiers plutôt urbains, de l’autre un secteur entouré de zones agricoles et naturelles. Entre les deux, un service de bus, quelques cyclistes que ne décourage pas le dénivelé, et surtout un va-et-vient de véhicules, souvent occupés par un seul passager.
Le principe de Cocliquo est simple : l’auto-stoppeur n’a pas besoin de brandir un carton pour afficher sa destination. Il se place à un arrêt balisé, près de l’un des six panneaux aimantés disposés dans la ville, et positionne sa carte d’adhérent – en métal – en face de l’une des destinations affichées.
« L’auto-stop et le covoiturage sont plutôt usuels sur de longues distances, mais c’est moins facile de lever le pouce au bord d’une rue en ville, constate Jean-Sébastien Guitton, l’un des fondateurs du dispositif, par ailleurs chercheur en biodiversité dans un établissement public. De la même façon, quand on est automobiliste, on n’ose pas toujours faire monter des inconnus dans sa voiture. Avec ce système, on se sent plus légitime et on construit la confiance. »
En six mois, 330 habitants se sont inscrits sur le site, où une charte définit les bonnes pratiques. On doit y télécharger une pièce d’identité pour recevoir sa carte de membre. Il reste difficile d’évaluer le nombre d’utilisateurs réguliers. Une cinquantaine de trajets ont été déclarés en octobre, et les organisateurs misent « sur la durée pour changer les pratiques ».
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Cet article est extrait d’un dossier réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la métropole de Rennes.