Un duo de drones, terrestre et aérien, pour des opérations militaires et civiles
Un duo de drones, terrestre et aérien, pour des opérations militaires et civiles
Par Jean-Michel Normand
Cette combinaison, proposée par deux sociétés françaises, vise des applications militaires comme civiles.
Le Nerva peut être largué du drone aérien à quelques mètres du sol. / Drone Volt
Discret, le drone terrestre (également appelé rover) est très apprécié des militaires pour des missions de reconnaissance ou d’exploration. Si ce n’est que ce minirobot est limité par son rayon d’action modeste et l’impossibilité de franchir des obstacles tels qu’un cours d’eau ou un mur. D’où l’idée de le combiner à un drone aérien susceptible de le déposer sur zone puis de le récupérer une fois sa tâche achevée. En concluant un partenariat rendu public jeudi 28 mars, Drone Volt et Nexter Robotics (filiale du groupe d’armement public Nexter, issu de l’ex-GIAT) proposent de constituer un duo de drones destiné à des applications militaires mais aussi civiles.
Côté « rampant », Nexter Robotics a conçu le Nerva, un « robot léger multimission » long de 35 centimètres, pesant 4,5 kg à vide, capable de circuler jusqu’à deux heures et à une vitesse maximale de 30 km/h en utilisant des roues ou des chenilles. Equipé de caméras et d’un microphone, il peut aussi embarquer une caméra thermique, des capteurs permettant d’effectuer un relevé cartographique, ou prendre un individu en filature. Il est aussi programmé pour regagner automatiquement son point de départ. Côté « volant », le rover s’en remet au drone Hercules 20 de Drone Volt. Ce « gros-porteur » peut soulever une charge d’une vingtaine de kilos grâce à ses huit moteurs et voler ainsi pendant une quinzaine de minutes, même si le vent dépasse les 50 km/h.
Le « rover » Nerva embarque dans une trappe située sous l’Hercules 20. / DroneVolt
« Kits missions »
Combiner drone terrestre et drone aérien permet d’élargir considérablement le rayon d’action du Nerva, a priori limité à 1 000 mètres. Celui-ci embarque dans une trappe installée sous l’Hercules, qui, plutôt que le déposer sur la terre ferme, peut aussi le larguer à 5 mètres du sol sans dommage. Pour l’instant, les deux appareils doivent être pilotés à distance mais ils pourraient prochainement évoluer en mode autonome.
Dans le domaine militaire, le rover peut recevoir divers « kits missions » selon l’utilisation qui en est faite : opérations de reconnaissance nucléaire, radiologique, biologique ou chimique, détection d’un « engin explosif improvisé », participation à des combats ou aide aux victimes. Le duo Nerva-Hercules sera présenté du mardi 2 au jeudi 4 avril lors du salon Sofins, qui aura lieu près de Bordeaux et se destine aux forces spéciales.
Pour ce qui concerne les applications civiles, cet attelage de drones vise le marché (en plein essor) de la surveillance d’usines et autres sites sensibles, notamment en étant utilisé pour effectuer une « levée de doute » en cas d’alerte signalant une intrusion.