L’inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie après qu’un policier a fait usage de sa matraque sur un « gilet jaune » lors d’une manifestation samedi à Besançon, a rapporté, lundi 1er avril, le préfet du Doubs, Joël Mathurin.

« Vers 17 heures, dans le cadre d’une opération d’interpellation d’un individu suspecté d’avoir jeté des projectiles contre les forces de l’ordre, un des policiers a utilisé son bâton de défense souple à l’encontre d’une personne gilet jaune qui lui a semblé faire obstacle à la progression de la police par des actes d’hostilité », a expliqué le préfet dans un communiqué. « Afin d’apporter un éclairage complet sur les circonstances dans lesquelles le bâton de défense souple a été employé », l’IGPN a été saisie pour une enquête administrative.

Une vidéo, réalisée par une journaliste des médias bisontins Média 25 et Radio Bip, montre l’homme marchant à reculons face à un policier qui a laissé tomber au sol ce qui semble être une grenade lacrymogène. Un autre policier arrive à sa droite et lui assène un coup de matraque sur le côté de la tête. L’homme est ensuite montré se tenant la tête et saignant fortement au niveau de l’arcade sourcilière.

Une centaine de personnes interpellées

Dans L’Est républicain, la préfecture a réagi dimanche à cette vidéo : « Les images sont sorties de leur contexte. On était dans une dispersion après des sommations, suite à des jets de projectiles. Les forces de l’ordre étaient sur le point d’interpeller un casseur déjà bien identifié. L’homme sur le chemin tentait de faire obstruction à l’interpellation et essayait de ramasser un spray de lacrymogène à ses pieds », a justifié dans le quotidien régional Nicolas Regny, directeur de cabinet à la préfecture du Doubs.

La ville de Besançon est le lieu presque tous les samedis de manifestations de « gilets jaunes », qui ont fréquemment donné lieu à des heurts entre manifestants et forces de l’ordre. « Près d’une centaine de personnes ont été interpellées, plusieurs ont été condamnées par la justice », a souligné le préfet du Doubs dans son communiqué après ce vingtième samedi de mobilisation.

Mi-mars, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, avait affirmé que l’IGPN avait été saisie par la justice de 174 affaires de violences policières présumées lors de manifestations des « gilets jaunes ».