« Swatting » : vingt ans de prison pour un canular téléphonique ayant mené à la mort d’un homme
« Swatting » : vingt ans de prison pour un canular téléphonique ayant mené à la mort d’un homme
L’homme condamné avait dénoncé une fausse prise d’otages, une pratique connue sous le nom de « swatting ». La police s’était rendue à l’adresse annoncée et avait tiré sur un innocent.
Le 28 décembre 2017, l’Américain Tyler Barriss appelle un numéro d’urgence. Il affirme avoir tué une personne et en détenir deux autres en otage, et fournit une adresse à Wichita, dans le Kansas. La police s’y rend, et tue un homme de 28 ans, Andrew Finch, qui, pensaient les policiers, s’apprêtait à dégainer une arme. Or, l’homme n’était pas armé. Et n’avait rien à voir avec un meurtre ou une prise d’otages. Et pour cause : l’appel de Tyler Barriss était un canular. Vendredi 29 mars, il a été condamné à vingt ans de prison.
Il s’agirait, selon les procureurs, de la plus longue peine jamais prononcée aux Etats-Unis dans un cas de swatting. Ce phénomène, né il y a une quinzaine d’années, consiste à appeler le 911 (le numéro d’appel d’urgence aux Etats-Unis) et à faire croire à une situation grave à une adresse précise. Objectif : faire intervenir la police, et notamment le SWAT (l’équivalent américain du GIGN), chez la personne ciblée par le canular.
Le canular meurtrier déclenché par Tyler Barriss est la conséquence d’un conflit entre deux joueurs lié à une partie du jeu vidéo Call of Duty : WWII. Tyler Barriss n’était pas impliqué dans le jeu, mais était connu pour ses swattings : l’un des deux joueurs l’a « recruté » pour s’en prendre à l’autre.
Tyler Barriss était déjà connu de la justice pour son autre « spécialité » : les fausses alertes à la bombe, générant des évacuations de bâtiments. Il avait déjà effectué six mois de prison pour avoir fait évacuer à deux reprises les locaux de la chaîne de télévision ABC à Glendale, à l’automne 2015.