Les cinq scénarios du Brexit
Les cinq scénarios du Brexit
Si un « no deal » le 12 avril devient un scénario plausible, l’accord de Theresa May pourrait aussi être voté, pour un Brexit le 22 mai. Reste la possibilité d’un très long report, d’un second référendum ou d’une annulation complète.
Le Royaume-Uni a effectué un nouveau pas vers une sortie brutale de l’Union européenne qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le pays. Lundi 1er avril, les membres du Parlement britannique étaient appelés à voter sur quatre plans de sortie alternatifs, mais n’en ont approuvé aucun. Ils ont d’ailleurs rejeté quasiment toutes les solutions liées au Brexit, si bien que personne, aujourd’hui, ne semble savoir ce qui peut mettre d’accord le Parlement.
Alors, que reste-t-il ? Cinq scénarios se profilent désormais.
Le « no deal »
En principe, le Brexit devait être effectif le 29 mars, soit deux ans jour pour jour après l’activation de l’article 50 du traité de Lisbonne, qui détermine les conditions de divorce entre un pays membre et l’Union européenne (UE).
L’UE a consenti à un report du Brexit, à condition que l’accord négocié soit à nouveau soumis au vote, fixant la date du Brexit (sans accord) au 12 avril. Les parlementaires ont voté la semaine dernière et rejeté l’accord. Si bien qu’à moins de dix jours de cette date fatidique, un « no deal » le 12 avril devient un scénario très plausible.
Le « no deal » ou « hard Brexit » est souvent présenté comme le scénario catastrophe, dont les effets sont difficiles à anticiper, mais qui peut avoir de graves conséquences économiques, notamment sur les importations britanniques.
L’accord de Theresa May est finalement voté
Theresa May aura-t-elle le Parlement à l’usure ? La première fois qu’elle a soumis son accord de sortie au vote, elle a subi une défaite monumentale, perdant par 230 votes d’écart. Un écart qui s’est resserré après le deuxième vote (149). La troisième fois, alors qu’elle avait promis de démissionner si son accord était voté, celui-ci a été rejeté par 58 votes d’écart. Un quatrième vote pourrait avoir lieu cette semaine, mais les chances de réussite de Theresa May restent très minces, car certains opposants risquent de ne pas changer de position.
Si l’accord est voté, le Brexit aura officiellement lieu le 22 mai.
Un très long report du Brexit
En principe, et si aucun accord n’est trouvé au Parlement, Theresa May peut demander à l’UE un long report du Brexit, potentiellement jusqu’à la fin de l’année 2020. Mais pour cela, l’Europe a imposé une condition : le Royaume-Uni doit participer aux élections européennes, qui auront lieu en mai prochain. Une situation paradoxale, trois ans après le référendum au cours duquel les citoyens britanniques ont voté pour quitter l’Union européenne.
L’UE demandera également au Royaume-Uni de justifier ce nouveau report, au moyen de nouvelles élections (pour former un nouveau gouvernement) ou d’un nouveau référendum.
Un second référendum
L’organisation d’un autre référendum est possible, mais rencontre beaucoup d’opposition. Non seulement, cette option a été rejetée à deux reprises par des votes du Parlement, mais Theresa May elle-même y est opposée.
Si cette alternative est choisie, elle impliquera de demander à l’UE un long report du Brexit.
Le Brexit est purement et simplement annulé
Le gouvernement a légalement la possibilité d’annuler le Brexit purement et simplement, une décision qu’il peut prendre unilatéralement sans avoir besoin de l’accord de l’Union européenne. Mais il est très improbable que cela arrive.
Cette décision serait un suicide politique pour les élus impliqués, puisque cela consiste à revenir sur le choix fait par les citoyens britanniques à l’occasion du référendum en 2016.
Notre sélection d’articles pour comprendre le Brexit
- Après un an de négociations, l’Union européenne et la Grande-Bretagne ont fini par s’entendre en novembre 2018 sur un projet d’accord de Brexit.
- Que prévoit cet accord ? Lire notre décryptage.
- Mais depuis, le Parlement britannique a repoussé à plusieurs reprises ce compromis, augmentant la perpective d’un « no deal ».
- La première ministre, Theresa May, a promis de démissionner si les députés britanniques acceptent de ratifier l’accord conclu avec les Vingt-Sept.
- Comprendre : quels arguments pour et contre la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ?
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