« L’Homme à la moto » : un petit voleur dans une Argentine en faillite
« L’Homme à la moto » : un petit voleur dans une Argentine en faillite
Par Jean-François Rauger
Le film d’Agustin Toscano confronte habilement le récit individuel, celui de son piteux héros, avec une société en crise.
Miguel est un petit délinquant qui pratique, en conduisant sa moto, le vol à l’arraché aidé d’un complice. Un jour, il blesse une vieille dame en essayant de lui arracher son sac. Tenaillé par le remords, il se rend à l’hôpital où celle-ci est soignée. Elle a perdu la mémoire et il lui fait croire qu’il est son locataire, occupant une des chambres de sa maison.
Rédemption maladroite
Le motif principal de L’Homme à la moto semble être le portrait psychologique d’un personnage rongé par le remords, en quête d’une rédemption maladroite, comiquement empêtré pourtant dans de grossières tentatives de rachat à la faveur desquelles il s’enfonce encore davantage dans le mensonge.
Mais le film d’Agustin Toscano confronte habilement le récit individuel, celui de son piteux héros, avec une société en crise, celle de l’Argentine en faillite, de la pénurie, des rapports de classes qui déterminent aussi les relations entre les divers personnages. C’est dans sa manière de lier destin individuel et structures de la société que L’Homme à la moto trouve une forme de pertinence.
Film argentin d’Agustin Toscano. Avec Sergio Prina, Liliana Juarez, Leon Zelarayan (1 h 33). Sur le Web : www.acaciasfilms.com/film/lhomme-a-la-moto et www.facebook.com/AcaciasDistribution