Un secrétaire d’Etat au Brexit démissionne, furieux de la nouvelle demande de report
Un secrétaire d’Etat au Brexit démissionne, furieux de la nouvelle demande de report
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le départ de Chris Heaton-Harris est le deuxième d’un membre du gouvernement de Theresa May dans la journée de mercredi.
En désaccord avec la demande de Theresa May de reporter à nouveau la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, Chris Heaton-Harris, secrétaire d’Etat chargé de la préparation d’une sortie sans accord au ministère du Brexit a annoncé sa démission, mercredi 3 avril.
« Je ne peux tout simplement pas soutenir une nouvelle prolongation de l’Article 50, et cela signifie évidemment que je ne peux pas rester au gouvernement », écrit-il dans une lettre à Theresa May, publiée sur Twitter.
« J’ai constamment voté au Parlement pour que nous quittions l’Union européenne le 29 mars. Je crois profondément que nous aurions dû honorer le résultat du référendum de 2016 et partir à cette date. »
La démission de M. Heaton-Harris est la deuxième d’un membre du gouvernement britannique mercredi.
« Grave erreur »
La démission de M. Heaton-Harris, à gauche sur la photo, est le deuxième mercredi d’un membre du gouvernement britannique. / DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP
En fin de matinée, l’élu conservateur Nigel Adams avait déjà annoncé qu’il renonçait à son poste de ministre chargé du Pays de Galles. « Il semble désormais que votre cabinet et vous-même ayez décidé qu’un accord concocté avec un marxiste qui n’a jamais au cours de sa vie politique fait passer les intérêts britanniques d’abord [Jeremy Corbyn] vaut mieux qu’un “no deal” », explique-t-il. En faisant appel à Corbyn, ajoute-t-il, May commet une « grave erreur », qui aboutira, selon lui, au maintien du Royaume-Uni dans une union douanière avec l’UE.
Après la main tendue de Theresa May, mardi, la première ministre britannique et le chef de file de l’opposition travailliste se sont retrouvés mercredi pour examiner ensemble les moyens de trouver une issue à l’impasse politique.
Le Parti travailliste précise qu’il est prêt à des « discussions sérieuses » si Mme May accepte de bouger sur ses « lignes rouges » dans la Déclaration publique, comme la fin de la liberté de circulation des personnes en provenance de l’UE et la souveraineté britannique à négocier ses propres accords commerciaux.
Cette Déclaration politique, qui accompagne l’Accord de retrait, fixe le cadre de la négociation à venir sur la future relation commerciale avec l’UE. Si les Européens ont martelé qu’il était impossible de rouvrir l’Accord de retrait, ils sont en revanche disposés à modifier cette Déclaration politique.
Le pessimisme de la Banque d’Angleterre
Devant le Parlement européen, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a répété, mercredi, que l’UE n’accorderait aucun délai supplémentaire si le Parlement britannique ne ratifie pas d’ici le 12 avril prochain l’Accord de retrait négocié par les deux parties.
Signe que les milieux financiers sont de moins en moins confiants sur une issue autre qu’un Brexit « no deal », le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, a jugé que la sortie britannique sans accord était à un niveau « alarmant désormais ». Cela « pourrait arriver par accident » et « soudainement », même si le Royaume-Uni et l’UE disent vouloir éviter un tel scénario
L’histoire du Brexit, épisode 2 : « Un accord impossible ? »
Durée : 09:10
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