Au moment où Theresa May cherche un compromis avec l’opposition, les députés britanniques ont voté mercredi 3 avril au soir de justesse une proposition de loi visant à forcer la première ministre à repousser la date du Brexit. Cette proposition de loi, votée à 313 voix contre 312, a été présentée par la députée travailliste Yvette Cooper qui a expliqué qu’il s’agit d’empêcher une sortie « chaotique » et « dommageable » de l’Union européenne (UE).

Examinée par les députés de manière accélérée mercredi, elle a pour but d’obliger la première ministre conservatrice à reporter le Brexit au-delà de la date butoir du 12 avril si les députés n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la manière dont le Royaume-Uni doit quitter l’UE. La proposition de loi doit encore être examinée jeudi par la Chambre des Lords, la chambre haute du Parlement, et la demande de report devra être approuvée par les dirigeants de l’UE.

Le gouvernement a exprimé sa « déception » par la voix d’un porte-parole. « La première ministre a déjà défini un processus clair par lequel nous pouvons quitter l’Union européenne avec un accord et nous nous sommes déjà engagés à demander un nouveau délai », a ajouté ce porte-parole, critiquant le caractère contraignant de cette proposition de loi. Ce vote a aussi rendu furieux les plus fervents défenseurs du Brexit, prêts à couper les ponts avec l’UE, même sans accord. Le député eurosceptique conservateur Mark Francois a dénoncé « un scandale constitutionnel ».