Le covoiturage en zone périrurbaine, un substitut aux transports en commun
Le covoiturage en zone périrurbaine, un substitut aux transports en commun
Par Jean-Pierre Lagarde
Pour l’entreprise Klaxit, créée en 2014, le développement du covoiturage courte distance en zone périurbaine est appelé à pallier l’absence de transport en commun.
Spécialisée dans l’organisation du covoiturage domicile-travail dans les entreprises, la plate-forme numérique Klaxit n’a pas attendu l’entrée en vigueur de la loi d’orientation sur les mobilités (LOM), actuellement en discussion au Sénat, pour proposer ses services de covoiturage aux collectivités territoriales. L’entreprise créée en 2014 par son PDG, Julien Honnart, vient en effet de lancer Klaxit Mobilités. Une solution de covoiturage destinée à desservir les zones périurbaines peu denses, aujourd’hui dépourvues d’alternatives à la voiture individuelle et où le flux de voyageurs n’est pas assez important pour permettre la mise en place d’une ligne régulière de transport en commun.
Klaxit Mobilités a ainsi déjà été adoptée à Toulouse pour desservir les territoires du Muretain Agglo et du Sicoval en lien avec les bassins d’emplois du Sud toulousain, qui regroupent plus de 50 000 salariés. A Clermont-Ferrand, un partenariat avec le Syndicat mixte des transports en commun de l’agglomération clermontoise (SMTC-AC) a pour objectif de compléter l’offre du réseau existant pour mieux desservir les zones d’activités à fort volume d’emplois. A Lannion, le covoiturage va renforcer la desserte du parc Pégase, principale zone d’activités représentant 5 000 emplois, et enfin, sur le territoire du pays du Lunévillois, Klaxit va constituer un réseau de covoiturage qui viendra en complément des deux lignes de bus urbaines régulières. Dans ces quatre cas, les collectivités assureront un cofinancement des trajets afin de permettre progressivement de trouver le meilleur ratio prix passager/gain conducteur.
Un cofinancement de la collectivité
Pour Julien Honnart, qui a contribué à la préparation de la rédaction de ce projet de loi, deux articles de la LOM sont essentiels : l’article 15 crée les conditions d’un développement massif du covoiturage en permettant d’apporter un soutien financier aux conducteurs et aux passagers qui le pratiquent. L’article 26, lui, donne un cadre légal aux autorités organisatrices de mobilité pour subventionner le covoiturage, et crée un forfait mobilités durables de 400 euros par an et par salarié exonéré de charges.
« En subventionnant les trajets en covoiturage, c’est-à-dire en prenant en charge une partie du coût des trajets pour les passagers, tout en assurant un gain significatif aux conducteurs, la collectivité active un changement de comportement massif et durable, explique Julien Honnart. Sans ce coup de pouce de la collectivité, les automobilistes ne voient pas leur intérêt économique à devenir passagers et le service se cantonne à un public de “convaincus”. » Ce cofinancement permet également à la collectivité de proposer des trajets Klaxit à un prix équivalent à celui du transport public et d’avoir une vision réelle de cet usage sur son territoire grâce à la preuve de covoiturage intégrée à l’application Klaxit utilisée pour la mise en relation conducteur-passagers.
L’organisation du covoiturage avec les autorités organisatrices de mobilité est donc très attendue par Klaxit. « Si les collectivités et les entreprises subventionnent ensemble le covoiturage, il devient alors possible de massifier les flux et de considérer Klaxit Mobilités comme le nouveau transport en commun des zones périurbaines et peu denses », explique Julien Honnart.
Cette année, Klaxit devrait également bénéficier de l’essor des plans de mobilité en entreprises. Leur développement, l’an passé, a été un facteur de décision pour la moitié des entreprises ayant adopté le covoiturage. De quoi permettre une progression de l’activité de cette plate-forme de covoiturage qui représente 385 000 trajets quotidiens avec un taux d’occupation de 3,2 personnes en moyenne par véhicule.
Leader du covoiturage domicile-travail en France, Klaxit regroupe parmi ses clients 180 entreprises représentant 800 sites de plus de 100 salariés. Mais pour massifier les flux, cette entreprise s’appuie également sur les grands groupes. « Nous avons un tiers des entreprises du CAC 40 comme clients, indique Julien Honnart, nous devrions passer à la moitié d’ici la fin de l’année. »