Après la déprogrammation d’un papier sur Cyril Hanouna, « Le Parisien » reconnaît une erreur
Après la déprogrammation d’un papier sur Cyril Hanouna, « Le Parisien » reconnaît une erreur
Par François Bougon
Une intervention de l’animateur de télévision a provoqué émoi et indignation au sein de la rédaction du quotidien.
Au Parisien, l’émoi et la colère ont laissé la place à l’apaisement. Après la déprogrammation dans l’édition dominicale d’un papier consacré à Cyril Hanouna, révélée mardi 9 avril par Libération, les syndicats et la société des journalistes (SDJ) se sont félicités du « mea culpa » de la direction de la rédaction. L’article dévoilait les craintes de certains salariés de C8 en raison de l’arrivée dans leurs locaux de l’équipe de H2O, la société de production de l’animateur de télévision.
Lors d’une rencontre jeudi avec les représentants des syndicats et de la SDJ, Stéphane Albouy, le directeur de la rédaction, a reconnu une « double erreur ». « C’était une erreur de ne pas le publier sur le print et la deuxième erreur c’est la façon dont cela s’est fait », a expliqué au Monde M. Albouy.
A la lecture de l’article, publié le 6 avril sur le site du Parisien, Hanouna avait envoyé un texto à la rédactrice en chef adjointe du service spectacles/loisirs, Maguelone Bonnaud, dans lequel, selon un communiqué de l’intersyndicale, il menaçait de ne plus « rien faire avec Le Parisien » et de « prévenir la famille propriétaire du canard qui a toujours été cool », faisant référence à Bernard Arnault, PDG du groupe de luxe LVMH, actionnaire unique du groupe Le Parisien/Les Echos. La société de l’animateur de « Touche pas à mon poste ! », H2O, avait produit fin décembre 2018 la cérémonie des Etoiles du Parisien – récompensant les coups de cœur cinéma, musique, télévision, humour, littérature, des journalistes du quotidien – qui avait été diffusée à la télévision pour la première fois, sur C8.
Rétablir la sérénité
Les propos de Maguelone Bonnaud dans Libération mardi, jugeant que « l’article n’était pas bon », ont encore plus ulcéré la rédaction. Mais jeudi Stéphane Albouy a donc calmé le jeu. Dans un communiqué, les syndicats et la SDJ ont jugé que ce dernier « a enfin pris la mesure de l’émoi suscité au sein de la rédaction par cette affaire ». « Comme nous lui avions invité à le faire, il a clairement reconnu que l’intervention de samedi était une erreur », ont-ils expliqué, ajoutant : « Nous serons par ailleurs particulièrement vigilants pour que la direction trouve les mesures adéquates afin que la sérénité soit rétablie le plus rapidement possible au sein du service TV/Spectacles comme dans l’ensemble de la rédaction. »
Affaire #Hanouna Le directeur de la rédaction du @le_Parisien reconnaît "une erreur". Ce mea-culpa était nécessair… https://t.co/Q9rAT3LjCE
— timboutry (@Timothée Boutry)
Jeudi soir, dans son émission « Touche pas à mon poste ! », Cyril Hanouna a nié avoir demandé le retrait du papier. « Moi, je n’ai jamais fait interdire un article, parce que j’ai lu, il y a quelque temps, que j’avais fait interdire un article : je n’ai pas fait interdire un article. Mais je vous préviens, quand moi je ne suis pas content d’un truc qui sort, eh bien j’appelle directement la direction du journal ou j’appelle le journaliste », a-t-il affirmé.
En rencontrant les syndicats et la SDJ, Stéphane Albouy, a également affirmé vouloir cesser la collaboration avec H2O dans le cas où la prochaine cérémonie serait de nouveau télévisée. « Compte tenu du contexte, ce n’est souhaitable pour personne », nous a-t-il expliqué.