Attentats de Trèbes et Carcassonne : la mère et les sœurs du terroriste placées en garde à vue
Attentats de Trèbes et Carcassonne : la mère et les sœurs du terroriste placées en garde à vue
Le Monde.fr avec AFP
Plus d’un an après l’attentat de Trèbes et de Carcassonne, dans l’Aude, où quatre personnes ont perdu la vie, l’enquête se concentre sur l’entourage du délinquant de 25 ans.
La devanture du Super U de Trèbes où les gendarmes avaient donné l’assaut contre Radouane Lakdim, le 23 mars 2018. / ÉRIC CABANIS / AFP
Plus d’un an après l’attentat de Trèbes (Aude) et de Carcassonne, où quatre personnes ont perdu la vie, l’enquête se poursuit pour essayer d’identifier les soutiens du djihadiste Radouane Lakdim, passé à l’acte le 23 mars 2018. Alors qu’un proche de l’auteur de l’attaque a été placé en garde à vue au début d’avril, avant d’être relâché, les investigations se portent une nouvelle fois sur l’entourage.
Cette fois, la mère et les deux sœurs de l’assaillant ont été placées en garde à vue, mardi 16 avril, par les policiers de la sous-direction antiterroriste (SDAT). Les enquêteurs cherchent à savoir si elles ont joué « un rôle dans sa radicalisation et son passage à l’acte », a confié une source proche de l’enquête au Parisien. Selon une source judiciaire, les gardes à vue ont été ordonnées par le juge d’instruction chargé de l’enquête sur ces attaques revendiquées par le groupe Etat islamique.
Déjà entendues au début de l’enquête, ces trois femmes, âgées de 47, 22 et 18 ans, vivaient avec le délinquant de 25 ans « fiché S » (pour sûreté de l’Etat). Une perquisition a été menée au domicile familial et des supports informatiques ont été saisis, rapporte encore Le Parisien.
Cinq mises en examen
Cinq personnes sont aujourd’hui mises en examen dans le cadre de cette information judiciaire : quatre hommes et une jeune femme, âgés de 19 à 24 ans, qui étaient tous des proches du terroriste. Des profils qui illustrent en creux un environnement de cité très radicalisé où la détention d’arme est monnaie courante : un champ de travail difficile pour les enquêteurs.
Douze mois après les faits, les éléments manquent encore, pour étayer la façon dont Radouane Lakdim, 25 ans à l’époque, s’est procuré une arme de poing de calibre 7,65 mm, et identifier les personnalités qui ont clairement pu l’inciter à passer à l’acte.
Le jeune homme était suivi depuis 2013 par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Ses amitiés étaient connues. Quelques jours avant son périple sanglant achevé par la prise d’otages du Super U de Trèbes – dans laquelle il a par ailleurs trouvé la mort –, il avait reçu une convocation pour un entretien avec le service de renseignement. Mais ses préparatifs n’en demeurent pas moins obscurs.
Le 23 mars 2018, Radouane Lakdim, 25 ans, avait volé une voiture à Carcassonne dont il avait abattu le passager et blessé le conducteur par balle. Il avait ensuite tiré sur des policiers devant leur caserne, avant d’entrer dans un supermarché Super U à Trèbes où il avait tué un boucher, un client, ainsi que le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, qui s’était livré comme otage à la place d’une femme. Le djihadiste avait été ensuite tué par des membres de l’antenne du groupement d’intervantion de la gendarmerie nationale (GIGN) de Toulouse.