Amnesty va scruter l’activité sur les réseaux sociaux des candidats aux européennes en Italie
Amnesty va scruter l’activité sur les réseaux sociaux des candidats aux européennes en Italie
Le Monde.fr avec AFP
L’association Amnesty International a annoncé jeudi qu’elle contrôlerait sur les réseaux sociaux les déclarations des candidats italiens à l’élection européenne.
Un programme informatique va scruter les publications sur les réseaux sociaux des candidats italiens à l’élection européenne, a annoncé Amnesty International, jeudi 18 avril. L’association veut contrôler les déclarations des candidats à l’élection européenne qui se déroulera à la fin de mai. Elle entend vérifier leurs comptes sur les réseaux sociaux à la recherche d’éventuels « discours de haine ».
« Avec les élections européennes, nous avons lancé un contrôle sur combien et comment les droits de l’homme entrent dans le débat sur Internet », a expliqué Martina Chichi, une responsable de la section italienne de l’organisation non gouvernementale (ONG).
Le programme informatique recueillera toutes les déclarations des candidats sur leurs comptes Facebook et Twitter ainsi qu’un échantillon important, choisi au hasard, des commentaires des internautes pour arriver à 100 000 messages et procéder à une évaluation des contenus.
« On criminalise la solidarité »
Une centaine de personnes spécialement formées détermineront si ces déclarations véhiculent une idée positive ou négative. Si un post est « négatif », trois degrés de gravité sont possibles, le plus élevé étant celui qualifié de « discours de haine », selon des critères définis par l’Union européenne, a précisé Mme Chichi.
Le directeur d’Amnesty, Gianni Rufini, déplore « un discours de haine qui se propage et a contaminé la pensée ». « Aujourd’hui, on ne se contente plus de haïr seulement les migrants ou les Roms, on se met à haïr également les personnes qui disent que ces groupes ont les mêmes droits que les autres », a ajouté M. Rufini.
« On criminalise la solidarité », a estimé le directeur de l’ONG, dénonçant « une sérieuse marche en arrière des droits de l’homme dans le monde entier » ces dernières années avec « une frontière de plus en plus éphémère entre la violence verbale et la violence physique ».
L’association demandera aussi aux candidats de s’impliquer plus spécifiquement dans huit domaines, dont la défense des droits des femmes et de la communauté LGBT, des migrants et des réfugiés, ou la lutte contre le changement climatique.