Le général Abdelghani Hamel, à Blida, le 24 septembre 2012. / FAROUK BATICHE / AFP

La justice algérienne a convoqué l’ancien chef de la police, le général Abdelghani Hamel, dans le cadre d’une affaire de « trafic d’influence », ont annoncé, dimanche 28 avril, des médias officiels. M. Hamel avait été limogé en juin 2018 par le président déchu Abdelaziz Bouteflika, sur fond de scandale de trafic de cocaïne.

Le général Hamel doit comparaître lundi avec l’un de ses fils devant le juge d’instruction du tribunal de Tipaza (70 km à l’ouest d’Alger), selon la radio nationale. Ils doivent être entendus dans le cadre d’une information judiciaire pour « activités illégales, trafic d’influence, détournement de foncier et abus de fonction », a précisé la télévision d’Etat.

Depuis la démission de M. Bouteflika, le 2 avril, la justice a ouvert une série d’enquêtes sur des faits de corruption et de transferts illicites de capitaux visant de puissants hommes d’affaires proches de l’ex-président et de hauts responsables de l’Etat. Cette offensive judiciaire a débuté le 3 avril par l’incarcération de l’ex-patron des patrons algériens, Ali Haddad, riche homme d’affaires proche de Bouteflika.

Le patron de Cevital en prison

Connu pour ses relations tendues avec l’entourage de l’ex-chef de l’Etat et considéré comme la première fortune du pays, Issad Rebrab, PDG du premier groupe privé d’Algérie, Cevital, est également en prison depuis le 23 avril. Il est soupçonné de « fausses déclarations » en matière de transferts de capitaux et d’importations.

Le 20 avril, l’ex-premier ministre Ahmed Ouyahia et l’actuel ministre des finances, Mohamed Loukal, ont été convoqués par la justice, notamment pour « dilapidation des deniers publics ». La justice a également annoncé qu’elle allait enquêter à nouveau sur l’ex-ministre de l’énergie Chakib Khelil, un temps recherché en Algérie dans le cadre d’un vaste scandale de corruption, avant d’être blanchi.

Le pays est en proie depuis le 22 février à des manifestations populaires qui réclamaient dans un premier temps le départ de M. Bouteflika et qui veulent désormais la fin du « système » au pouvoir.