Alex Jones, le 11 décembre 2018. / SAUL LOEB / AFP

Facebook poursuit sa politique de suppression des contenus haineux. Le réseau social a annoncé jeudi 2 mai qu’il allait supprimer définitivement de sa plate-forme et de sa filiale Instagram les comptes de sept personnalités controversées, dont celui du complotiste Alex Jones.

« Nous avons toujours interdit les individus ou organisations qui promeuvent ou se livrent à la violence et la haine, quelle que soit l’idéologie », a expliqué Facebook, qui a supprimé 7 personnes et organisations entrant dans sa catégorie « individus et organismes dangereux ». « Le processus d’évaluation de possibles infractions [aux règles d’utilisation du réseau social] est très poussé et c’est ce qui nous a conduits à décider de supprimer ces comptes aujourd’hui » jeudi, a poursuivi une porte-parole dans un courriel à l’Agence France-Presse.

7 personnalités concernées

Louis Farrakhan est le leader de l’organisation Nation of Islam, fondée en 1930. L’organisation et son leader sont connus pour des prises de position violentes, souvent antisémites ou homophobes.

Alex Jones, pour sa part, est un complotiste américain d’extrême droite, fondateur du site d’Infowars (dont la page sera également supprimée). M. Jones est notamment connu pour avoir prétendu que la fusillade dans l’école primaire Sandy Hook était une mise en scène, destinée à pousser les Américains à restreindre leur droit à posséder une arme à feu. Sa page, InfoWars, a également été supprimée.

Outre Farrakhan, Jones et la page Infowars, l’entreprise a suspendu les comptes d’autres personnalités complotistes d’extrême droite : ceux de Paul Nehlen, Milo Yiannopoulos, Paul Joseph Watson et Laura Loomer.

Chasse au racisme, à l’antisémitisme et au complotisme

La suppression des comptes de ces sept personnalités survient une quinzaine de jours après celle de Boris Le Lay, figure de la fachosphère française, condamné une dizaine de fois par la justice entre 2011 et février 2019, notamment pour incitation à la haine raciale, mais aussi après la suspension par le réseau social d’une dizaine de comptes et de pages issus de l’extrême droite britannique (parmi lesquels ceux du British National Party, de l’English Defence League et de Britain First).

Ces récentes campagnes de suppression de comptes ont lieu à la suite de l’attaque terroriste menée à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, où un sympathisant de l’extrême droite a tué 50 personnes dans deux mosquées, le 15 mars, et a retransmis le massacre en direct sur son profil Facebook. Critiqué pour son manque de modération et son inaction vis-à-vis des mouvements suprémacistes, Facebook avait annoncé, le 27 mars, qu’il allait bannir de sa plate-forme les discours nationalistes et suprémacistes blancs.