Le plan « alerte enlèvement » déclenché après le rapt d’un enfant de deux ans à Marseille
Le plan « alerte enlèvement » déclenché après le rapt d’un enfant de deux ans à Marseille
Le Monde.fr avec AFP
C’est la 23e fois depuis 2006 que cette procédure est utilisée. Le suspect est un homme blanc et mince d’environ 35 ans.
Le petit Osnachi, 2 ans et quatre mois, a été kidnappé à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 5 mai, vers 12h40. / HANDOUT / AFP
Un garçonnet de deux ans a été victime d’un rapt dimanche 5 mai en plein centre de Marseille, dans le quartier de la Canebière, entraînant dans la soirée le déclenchement par les autorités, pour la 23e fois depuis 2006, de la procédure « alerte enlèvement ».
L’enfant, un garçonnet de type africain prénommé Osnachi, a été enlevé vers 12 h 40, ont précisé les autorités dans un communiqué. « Le suspect est un homme de type européen mesurant 1m80, blanc de peau avec une barbe naissante de corpulence très mince, âgé d’environ 35 ans », ont-elles ajouté.
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L’enfant a échappé à la vigilance de sa mère alors qu’elle assistait à un office religieux dans une salle de prière évangélique de la Canebière quand l’enlèvement a eu lieu, a précisé à la presse le procureur de Marseille, Xavier Tarabeux. Il s’est alors « retrouvé dehors », a ajouté M. Tarabeux.
Le ravisseur repéré gare Saint-Charles
« L’enfant est ensuite aperçu (sur des images de vidéosurveillance) sur la Canebière avec un homme âgé d’une quarantaine d’années, porteur d’une barbe et qui semble alcoolisé », a poursuivi le magistrat. La mère de l’enfant, qui ne parle pas français, mais anglais, n’a pas reconnu cet homme sur des photos qui lui ont été présentées.
Leur trace est ensuite retrouvée peu avant 15 heures à la gare Saint-Charles de Marseille, mais leur parcours précis n’était pas connu dimanche peu avant minuit. Dans cette gare, ils sont « susceptibles d’avoir pris un train », selon M. Tarabeux : « C’est là qu’on perd son parcours », a poursuivi le magistrat, précisant qu’un chien pisteur avait été engagé mais sans succès.
Le directeur régional de la police judiciaire montre une photo du petit garçon, lors d’une conférence de presse, à Marseille, le 5 mai. / BORIS HORVAT / AFP
Au moment de son enlèvement, Osnachi était « habillé d’une chemise longue de couleur bleu clair à pois, d’un pantalon écru et de chaussures baskets noires et blanches, ainsi que d’un collier en argent », selon la description donnée par les autorités. Mesurant 90 cm, il a des « yeux marron, des cheveux noirs crépus sur le dessus de la tête et rasés sur les côtés avec deux bandes plus rasées, de corpulence mince », ont-elles ajouté.
Une procédure efficace
Le plan « alerte enlèvement » est un dispositif d’alerte massive et immédiate, déployé pour aider à la recherche d’un enfant présumé enlevé. Il est largement inspiré du plan « Amber Alert », créé au Texas en 1996, après l’enlèvement et l’assassinat de la petite Amber Hagerman. Adopté en France en février 2006, il consiste à lancer en cas de rapt d’enfant mineur une alerte massive pour mobiliser la population dans la recherche de l’enfant enlevé et de son ravisseur.
Il n’est activé que si plusieurs critères sont réunis : il faut un enlèvement avéré et pas une simple disparition, la victime doit être mineure et son intégrité physique ou sa vie doivent être en danger, et des éléments d’information doivent permettre de localiser l’enfant.
Il a été déclenché officiellement pour la première fois le 9 juillet 2006 après la disparition de deux sœurs, Emeline et Mélissa, 8 et 10 ans, en Maine-et-Loire. Cette affaire s’était révélée être une alerte sans objet, les deux fillettes ayant regagné leur domicile une quinzaine d’heures après leur disparition.
La dernière « alerte enlèvement » avait été lancée en janvier 2018, après le rapt par son père à l’hôpital de Toulouse de Tizio, un bébé de 2 mois, nourri par sonde gastrique et voie intraveineuse, en danger de mort. L’enfant avait été retrouvé en bonne santé le lendemain. Dans les 22 cas où cette procédure a déjà été enclenchée en France, les enfants recherchés ont été retrouvés, la plupart du temps quelques heures ou quelques jours après leur disparition.