Les fondateurs de Take Eat Easy se remettent en selle avec un vélo électrique
Les fondateurs de Take Eat Easy se remettent en selle avec un vélo électrique
LE MONDE ECONOMIE
Près de trois ans après la faillite de la société de livraison de repas, l’affaire n’est pas terminée alors que notamment 170 dossiers en requalification et 118 plaintes pénales pour travail dissimulé sont devant la justice.
Les premiers vélos à assistance électrique Cowboy devraient être livrés en France au mois de juin. / Cowboy
Les premiers vélos à assistance électrique Cowboy devraient être livrés en France en juin. Lancée en 2017, la firme bruxelloise éponyme n’avait, jusqu’à présent, distribué son deux-roues high-tech qu’en Belgique. Une levée de fonds de 10 millions d’euros en 2018, après celle de 2,4 millions pour l’amorçage, lui permet de viser large : la France, l’Allemagne et les Pays-Bas. La vente se fait sur Internet, au prix de 1 990 euros dans l’Hexagone.
En Belgique, la presse a salué l’arrivée de Cowboy. Le quotidien Le Soir parlait, le 30 avril, de la « success story de la start-up belge ». On notait aussi que ses trois cofondateurs avaient « déjà une sacrée expérience dans le domaine de la création d’entreprise ». Adrien Roose et Karim Slaoui sont, en effet, deux des quatre fondateurs de Take Eat Easy (TEE), et Tanguy Goretti avait créé la start-up de covoiturage Djump, revendue depuis.
« Partis avec la caisse »
L’ex-société de livraison de repas n’a pas laissé que des bons souvenirs. L’entreprise, qui avait levé 16 millions d’euros, a coulé avec pertes et fracas le 26 juillet 2016, la fermeture ayant été annoncée à ses milliers de livreurs, dont 2 500 en France, au dernier moment. Pour leur ultime mois de travail, les livreurs, auxquels TEE imposait le statut d’autoentrepreneur, n’ont perçu ni revenus, ni indemnités. Idem pour les restaurants partenaires. Or, les commandes avaient bien été payées à TEE. « Un an après être partis avec la caisse, les dirigeants reviennent faire du business, la bouche en cœur », s’énerve Jérôme Pimot, cofondateur du Collectif des livreurs autonomes de Paris (Clap).
La « sacrée expérience » de ces entrepreneurs n’est pas terminée. En France, des livreurs qui demandent en justice la requalification de leur contrat en contrat de travail obtiennent gain de cause la plupart du temps. Jusqu’en Cour de cassation, parfois. Si cette ligne se confirme, le régime de garantie des salaires, l’AGS, réglera rappels de salaires et indemnités. L’avocat Kevin Mention défend actuellement 170 dossiers en requalification et 118 plaintes pénales pour travail dissimulé. Sollicités, les fondateurs n’ont pas souhaité s’exprimer.