Festival de Cannes : Alain Delon va recevoir une Palme d’or d’honneur, malgré la polémique
Festival de Cannes : Alain Delon va recevoir une Palme d’or d’honneur, malgré la polémique
Le Monde.fr avec AFP
Des féministes, qui reprochent à l’acteur d’être « raciste, homophobe et misogyne », ont demandé à Cannes de « ne pas l’honorer ».
Alain Delon à Cannes, le 19 mai. / VALERY HACHE / AFP
Sept fois en compétition mais jamais récompensé : Alain Delon s’apprête à recevoir, dimanche 19 mai, son premier prix au Festival de Cannes. L’icône du cinéma français des décennies 1960 et 1970 recevra dans la soirée une Palme d’or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière des mains de sa fille Anouchka.
Si cette palme apparaît comme une récompense tardive pour celui qui a tourné avec des réalisateurs de premier ordre comme Visconti, Melville ou Antonioni, elle a toutefois déclenché une vive polémique avant même le début du Festival.
Des féministes ont en effet reproché à l’acteur d’être « raciste, homophobe et misogyne », selon les termes de l’association américaine Women and Hollywood, s’appuyant sur des propos qu’il a tenus par le passé. Une pétition, qui a recueilli plus de 25 000 signatures, a demandé à Cannes de « ne pas l’honorer ».
« Pas d’honneur pour les agresseurs », a également réagi le collectif français Osez le féminisme sur Twitter. « #MeToo ne nous a donc rien appris ? Nous exigeons que le Festival de Cannes refuse d’honorer un agresseur misogyne. »
Palme de Delon à Cannes : Pas d'honneurs pour les agresseurs !Delon déclarait en nov 2018 être “un machiste” et re… https://t.co/L712I7l1fe
— osezlefeminisme (@Osez le féminisme !)
Dans un entretien au Journal du dimanche, l’acteur a reproché à ses détracteurs d’avoir « inventé des déclarations ». « Je ne suis pas contre le mariage gay, je m’en fous : les gens font ce qu’ils veulent. Mais je suis contre l’adoption par deux personnes du même sexe (…) J’ai dit que j’avais giflé une femme ? Oui. Et j’aurais dû ajouter que j’ai plus reçu de baffes que je n’en ai données. Dans ma vie, je n’ai jamais harcelé une femme. » « On a voulu me coller l’étiquette extrême droite parce que j’ai raconté que j’étais copain avec [Jean-Marie] Le Pen depuis l’armée. Non, je suis de droite, point », a-t-il ajouté.
Dénonçant une « police politique », le délégué général Thierry Frémaux a défendu Alain Delon en début de semaine : « Alain Delon a le droit de penser ce qu’il pense », a-t-il dit, estimant « compliqué de juger avec les lunettes d’aujourd’hui des choses qui se sont passées et dites il y a quelques années ».
Et nous avons le droit de ns indigner que le @Festival_Cannes, 1 an après avoir promis de lutter contre les violenc… https://t.co/6COXDpLnsn
— osezlefeminisme (@Osez le féminisme !)