La secrétaire d’Etat chargée de l’égalité, Marlène Schiappa, a réuni, mardi 28 mai, plusieurs ministres, parlementaires, associations et industriels pour mettre en place une stratégie de lutte contre la « précarité menstruelle » et étudier un projet d’expérimentation de la gratuité des protections hygiéniques.

Lors de cette réunion, organisée à l’occasion de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle, une « mission sur l’expérimentation de la gratuité des protections hygiéniques » a été confiée à la sénatrice Patricia Schillinger (LRM), qui doit étudier « les objectifs et modalités » de la mise en place d’un tel dispositif dans plusieurs « lieux collectifs ».

Mme Schillinger avait présenté en décembre, dans le cadre du projet de loi de finances 2019, un amendement pour la distribution gratuite de protections hygiéniques pour les femmes en situation précaire dans les écoles, hôpitaux ou prisons.

Le débat autour de la « précarité menstruelle » avait défrayé la chronique en 2015, au moment des discussions sur le taux de TVA appliqué aux protections hygiéniques. Les députés avaient adopté, en décembre 2015, une mesure visant à abaisser la TVA sur les produits de protection hygiénique féminine (de 20 % à 5,5 %).

« Lever le tabou des règles »

Des responsables d’associations, entrepreneuses et industriels étaient présents aux côtés des secrétaires d’Etat Brune Poirson (transition écologique), Christelle Dubos (santé), Agnès Pannier-Runacher (économie et finances) pour discuter « d’une stratégie commune » visant à « lever le tabou des règles » dans la société, mais aussi à améliorer l’information aux consommatrices concernant la composition des protections.

En juillet 2018, un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait conclu à la présence de substances chimiques « en très faible concentration » dans les protections intimes féminines – notamment des traces de pesticides dans les serviettes hygiéniques – mais ne présentant pas de risque pour les utilisatrices.

L’agence de sécurité sanitaire a toutefois recommandé aux fabricants « d’améliorer la qualité de ces produits afin d’éliminer ou de réduire au maximum la présence des substances chimiques ».