Quand tu sais qu’un autre Suisse va occuper l’autre moitié de l’image. / KENZO TRIBOUILLARD / AFP

LE MATCH À NE PAS RATER. « Il avait joué de manière fabuleuse avec son short horrible. » Et si l’on tenait l’explication de la tenue – au goût pour le moins discutable – de Roger Federer ? Influencé par le short à carreaux de son compatriote Stan Wawrinka, vainqueur de l’édition 2015 de Roland-Garros, le « roi » Roger a dû demander à son sponsor de sortir un ensemble analogue. Car à l’époque, « Stan the man » l’avait « écrabouillé » en quarts de finale. Bonne nouvelle, les deux hommes remettent ça, au même stade de la compétition, mardi 4 juin.

Si Federer n’a pas trouvé, depuis l’entame du tournoi, d’adversaire à sa mesure, il pourrait en être autrement face à Wawrinka. Vainqueur d’un épique combat de gladiateurs face à Stefanos Tsitsipas, le Suisse a repris de la consistance. Et il sait se transcender lorsque l’opposition augmente. « C’est pour ça que je suis revenu de blessure », a-t-il susurré au public du Lenglen après son 8e de finale. Sera-t-il capable d’être le grain de sable à même d’enrayer la machine lancée vers la demi-finale Nadal-Federer que tout le monde attend ?

Stan Wawrinka (Suisse) - Roger Federer (Suisse), court Suzanne-Lenglen, à 14 heures

À VOIR AUSSI. Si Rafael Nadal ne devrait guère avoir de soucis face à un Kei Nishikori vainqueur – presque par défaut – de sa rencontre face à Benoît Paire, le tableau féminin est plus incertain. Finaliste l’an passé, l’Américaine Sloane Stephens tentera d’accéder pour la seconde fois d’affilée aux demi-finales face à la surprenante Britannique Johanna Konta (26e mondiale).

Sloane Stephens (Etats-Unis) - Johanna Konta (Grande-Bretagne), court Philippe-Chatrier, à 14 heures

  • La femme du jour : Amanda Anisimova

Si les extraterrestres sont venus récupérer la balle, Amanda Anisimova, elle, reste sur terre (battue). / PHILIPPE LOPEZ / AFP

On peut être très sérieuse quand on a 17 ans. Amanda Anisimova le démontre depuis l’entame du tournoi. Sans perdre un set, la jeune Américaine – dont les parents, russes, ont émigré trois ans avant sa naissance – s’est propulsée en quarts de finale en prenant le meilleur sur Aliona Bolsova (6-3, 6-0). Celle qui avait jailli au-devant de la scène en se hissant en huitièmes de l’Open d’Australie cet hiver poursuit son parcours Porte d’Auteuil sans se poser de questions.

Pourtant, elle l’assure, elle a « pris son temps » dans la rencontre, heureuse de ne pas se précipiter, et plus heureuse encore d’« inscrire des points sans effort ». Première joueuse née dans les années 2000 dans le grand huit d’un tournoi du Grand Chelem, Anisimova ne se « sent pas spécialement jeune », et clairement pas intimidée. « J’ai l’impression que ça fait une éternité », poursuit celle qui est venue disputer le premier tour de Roland-Garros, invitée par la Fédération française de tennis. Pour cette brûleuse d’étapes, l’éternité dure donc deux ans.

« J’ai l’impression d’être vieille ! », a souri Simona Halep, qui l’affronte au tour prochain. La tenante du titre – 27 ans – enchaîne les teenagers, après avoir lessivé la jeune polonaise Iga Swiatek, 18 ans, lundi (6-1, 6-0). « Moi je n’étais pas sur le Chatrier à 17 ans, j’étais en qualifications », a poursuivi la Roumaine. Qui voudra à coup sûr renvoyer la gamine à ses chères études.

  • Le point du jour

Même Gaël Monfils a applaudi ! De l’autre côté du filet, le Français pensait avoir trompé la garde de Dominic Thiem. C’était sans compter la course de l’Autrichien vers le fond du court, et sa géniale inspiration quand il s’est rendu compte qu’il ne pouvait se retourner. Un tweener [balle entre les jambes] est venu conclure le point.

« C’était un point fou, juste incroyable, a commenté le vainqueur du Français, parce que je n’avais pas d’autre choix. J’étais si loin de la balle que je n’avais pas d’autres options. »

  • La phrase du jour

« Je suis aussi quelqu’un qui peut balancer sa raquette. Mais moi, quand je la jette, elle se casse ! Je ne suis pas du genre à la laisser rebondir en m’éloignant. Moi, si je la jette une fois, en général, ça se voit. »

Interrogé sur les sautes d’humeurs de son adversaire italien, Fabio Fognini, l’Allemand Alexander Zverev s’est amusé, et a donné le mode d’emploi. Loin de jeter la pierre sur le joueur, qu’il a battu en quatre sets (3-6, 6-2, 6-2, 7-6 [7-5]), « Sasha » en a profité pour rappeler, tout sourire, qu’il lui arrivait également de perdre son calme. On ne voit pas de quoi il parle.

  • Le revenant du jour

Pendant ce temps à Vera Cruz… ou à Londres, un grand absent a donné de ses nouvelles. Quasi-retraité-mais-espérant-toujours-un-jubilé-à-Wimbledon, Andy Murray va fouler un court de tennis pour la première fois depuis son opération de la hanche. Ce sera au tournoi du Queen’s. Inscrit en double avec Feliciano Lopez, l’Ecossais s’est dit « très heureux de revenir jouer », et a admis ne pas encore être prêt à redevenir joueur de simple. Mais, loin de Roland-Garros, il entretient son espoir. Et celui de ses fans.

  • L’image du jour

Il était aux fraises, broutait un peu, mais a tenu à piétiner les plates-bandes. Malmené par le Russe Karen Kachanov – finalement vainqueur en quatre sets –, Juan Martin Del Potro, demi-finaliste l’an passé, n’en a pas moins assuré le spectacle. Après avoir fleuri – on y revient – un spectateur coupable d’un cri sur l’un de ses services, l’Argentin est allé, peu après, s’excuser et lui serrer la main. Avant de se retrouver le nez dans le gazon. Ou dans le parterre de fleurs, en sortant le front décoré.

  • Le programme du mardi 4 juin

Les premières rencontres (rotations) débutent à 14 heures sur chaque court et se suivent à chaque fin de match.

Court Philippe-Chatrier

Sloane Stephens (Etats-Unis/N.7) - Johanna Konta (Grande-Bretagne/N.26)

Kei Nishikori (Japon/N.7) - Rafael Nadal (Espagne/N.2)

Court Suzanne-Lenglen

Stan Wawrinka (Suisse/N.24) - Roger Federer (Suisse/N.3)

Marketa Vondrousova (République tchèque) - Petra Martic (Croatie/N.31)