Les taux d’intérêt des crédits immobiliers, toutes durées confondues, se sont établis en moyenne à 1,29% en mai. / Valery Vvoennyy/Panther Media / GraphicObsession / Valery Vvoennyy/Panther Media / GraphicObsession

Il n’a jamais été aussi peu cher d’emprunter pour acheter un bien immobilier. « Les taux des crédits immobiliers baissent encore et ils s’établissent maintenant au niveau le plus bas jamais constaté jusqu’alors », indique l’observatoire Crédit Logement/CSA, qui publie chaque mois une étude de référence sur le sujet. Selon cet observatoire, les taux d’intérêt des crédits immobiliers, toutes durées confondues, se sont établis en moyenne à 1,29 % en mai, soit moins que leur précédent plancher – 1,33 % – touché fin 2016.

« En mai, les taux des crédits immobiliers étaient quatre fois moindres qu’au début des années 2000… Et presque dix fois moins élevés qu’au début des années 1990 », remet en perspective l’observatoire.

Explication : « L’abondance de ressources d’épargne bon marché et l’impact de la politique monétaire suivie par la Banque centrale européenne expliquent des conditions de financement et de refinancement de la production [de crédits immobiliers] particulièrement favorables ». Une tendance qui devrait se poursuivre dans les prochains mois. « Des baisses sont encore possibles, même si les taux plancher se rapprochent. La situation économique mondiale, avec une croissance en berne, ne laisse présager aucune inflexion des taux pour les mois qui viennent », juge Philippe Taboret, le directeur général adjoint du courtier Cafpi.

Chez Cafpi, les clients peuvent désormais bénéficier d’un taux de 0,95 % sur 20 ans
(contre 1 % au plus bas enregistré en 2016) et 1,23 % sur 25 ans (contre 1,25 % au plus bas enregistré en 2016). Des nivaux historiquement bas qui peuvent inciter à allonger la durée de son crédit. « Aujourd’hui 40 % des dossiers que nous traitons sont sur des durées de 25 ans », observe Mael Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.com. Emprunter à long terme permet de rembourser des mensualités plus faibles ou d’augmenter son pouvoir d’achat.

La stabilité des prix permet ainsi de maintenir la surface achetable qui a gagné 0,15m² à Bordeaux ou 0,13 m² à Strasbourg, entre mai et avril, mais a perdu 0,07m² à Marseille et 0,12m² à Paris, selon les calculs effectués par Cafpi. L’amélioration sur les taux, conjuguée à l’allongement des durées, permet pour le moment de compenser la hausse des prix dans les zones tendues. « Sur les durées courtes, les taux continuent également leur baisse avec 0,55 % sur 10 ans et 0,80 % sur 15 ans », précise Philippe Taboret.

Ces niveaux de taux ne concernent pas que les « bons » clients c’est-à-dire ceux qui disposent de revenus importants ou qui empruntent avec un apport conséquent. « Dans un contexte où les taux sont historiquement bas, il n’est plus question d’avoir un profil premium pour
emprunter au meilleur taux »
, selon Florian Niccolaï, directeur général d’Empruntis. « Les meilleurs dossiers peuvent néanmoins espérer 0,75 % sur 20 ans contre 1,20 % pour un emprunteur lambda ce qui est déjà très intéressant », constate Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.com.

Avec des nivaux de taux aussi bas, il peut même intéressant de renégocier son crédit, même si l’on a emprunté à des conditions favorables. « Trois règles sont à respecter », indique Maël Bernier : « Il faut être dans les premières années de remboursement de son crédit. Deuxièmement, le capital restant à rembourser doit être d’au moins 70 000 euros. Enfin, l’écart de taux entre l’ancien et le nouveau crédit doit d’être d’au moins 1 point, même si la règle s’adoucit si l’on a emprunté sur une longue durée ». Déjà ceux qui ont souscrit le crédit en 2015 ou 2017 se précipitent pour profiter de ces conditions historiquement intéressantes.

Toutefois, si emprunter n’a jamais été aussi peu cher, il ne faut pas négliger de porter son attention sur les autres coûts liés au crédit immobilier. Les frais de dossier bien sûrs (autour de 1 000 euros), mais surtout le taux de l’assurance liée au prêt. Pour certaines durées et certains emprunteurs, il peut être aussi – voir même plus – important que le taux du crédit ! « J’ai vu un dossier où la personne emprunte à 0,15% sur 7 ans avec une assurance de 0,40% », note Maël Bernier. Il devient donc primordial de faire jouer la concurrence entre assureurs et ne pas accepter les yeux fermés l’assurance qui vous est proposée par le banquier.