La répression des fraudes a annoncé, vendredi 7 juin, avoir découvert une « tromperie » sur la qualité de steaks hachés distribués par une entreprise française à des associations d’aide aux plus démunis. La distribution de ces steaks, qui contenaient des excès de gras et des tissus de mauvaise qualité, « a été immédiatement stoppée », ajoute, dans un communiqué, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui précise néanmoins que leur consommation ne présentait pas de risque pour la santé.

Les autorités ont été alertées à la fin mars par des associations distribuant de l’aide alimentaire sur des problèmes de qualité des steaks hachés qui leur étaient livrés. Leur distribution a été stoppée et des investigations ont été lancées, explique le communiqué de la répression des fraudes. « Les associations ont été très réactives. Elles se sont aperçues que l’aspect n’était pas naturel et elles nous ont prévenus, ce qui nous a permis de lancer des contrôles », a rapporté, sur RTL – qui a révélé l’affaire –, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie, Agnès Pannier-Runacher.

Excès de gras, mauvaise qualité des tissus, défauts dans la composition… les échantillons prélevés présentaient des « non-conformités aux règles encadrant la qualité de ces produits », rapporte la DGCCRF. Les résultats d’analyses ont ainsi confirmé « une tromperie sur les qualités substantielles des produits livrés aux associations ». Ils ont cependant montré qu’il n’y avait pas de danger pour la santé des consommateurs.

« Tromperie en bande organisée »

Les investigations ont également permis de tracer l’origine des steaks hachés. Elles ont montré que l’entreprise française ayant fourni ces produits s’approvisionnait auprès d’un industriel polonais. Un intermédiaire français a également été identifié. Les noms de ces sociétés n’ont pas été divulgués en attendant que la justice soit saisie. Les dirigeants des deux entreprises françaises ont été entendus par les enquêteurs et les autorités polonaises ont été saisies.

La répression des fraudes souligne que les faits sont susceptibles d’être qualifiés de « tromperie en bande organisée ». Par ailleurs, les investigations sont élargies aux autres clients de l’entreprise polonaise. « C’est du pénal, on va jusqu’à deux ans de prison, c’est 1 million d’euros d’amende, a confirmé Mme Pannier-Runacher sur RTL. On va transmettre au procureur, et il est hors de question que ce type d’attitude se reproduise. »

Les steaks ont été distribués à quatre associations – la Croix Rouge, la Fédération française des banques alimentaires, les Restaurants du cœur et le Secours populaire – dans le cadre d’un marché financé par le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD). En 2018, 1 500 tonnes de steaks hachés surgelés ont ainsi été achetées pour un montant de 5,2 millions d’euros.

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