Deux étudiantes canadiennes enlevées au Ghana
Deux étudiantes canadiennes enlevées au Ghana
Le Monde.fr avec AFP
Plusieurs kidnappings contre rançon ont eu lieu ces derniers mois dans le pays.
L’entrée principale du Royal Golf Club, le 7 juin 2019 à Kumasi, au Ghana, où deux étudiantes canadiennes ont été enlevées. / MAHMUD MOHAMMED-NURUDEEN / AFP
Deux étudiantes canadiennes ont été enlevées à Kumasi, la deuxième ville du Ghana, pays qui a connu dernièrement plusieurs enlèvements contre rançon, a annoncé la police, jeudi 6 juin.
Les deux étudiantes de l’Université technique de Kumasi, à environ 250 km au nord de la capitale, Accra, ont été kidnappées mardi vers 20 heures en sortant d’un taxi devant le Kumasi Royal Golf Club, a précisé David Eklu, le porte-parole de la police ghanéenne. Une troisième jeune femme qui se trouvait dans le véhicule n’a pas eu le temps de sortir lorsque ses deux camarades ont été enlevées par leurs ravisseurs. « Quand le chauffeur Uber s’est rendu compte de ce qui se passait, il a continué sa route avec la troisième cliente », qui a finalement appelé la police, a expliqué M. Eklu.
La police n’a pas donné les noms des deux étudiantes, âgées de 19 et 20 ans. Elle a toutefois précisé qu’elles étaient des volontaires travaillant pour Youth Challenge International, un groupe canadien dont le siège est à Toronto. Le porte-parole du ministère canadien des affaires étrangères, Guillaume Bérubé, a refusé de « commenter ou donner quelconque information qui pourrait ternir les efforts déployés pour garantir la sécurité des Canadiens ».
La thèse du kidnapping contre rançon se précise, même si aucune déclaration officielle n’a été faite dans ce sens. Cette pratique est très courante et généralisée au Nigeria, très proche culturellement du Ghana. « Nous mettons en place des stratégies avec d’autres agences de sécurité pour empêcher ces crimes de se propager au Ghana », a souligné le porte-parole de la police.
Un pays pacifique et paisible
Plusieurs kidnappings contre rançon ont eu lieu ces derniers mois dans le pays, « un phénomène qui touche nos frères nigérians mais que nous ne connaissions pas avant », avait regretté fin avril le président Nana Akufo-Addo. Le même mois, un diplomate estonien avait été enlevé à Accra et séquestré pendant vingt-quatre heures par un groupe criminel nigérian présumé. Un homme d’affaires indien avait également été kidnappé et séquestré pendant deux jours à Kumasi, avant d’être relâché.
Le Ghana n’a connu aucun trouble majeur de sécurité dans son histoire et a toujours été perçu comme un pays pacifique et paisible dans une région tourmentée par les guerres civiles, la criminalité rampante et les groupes djihadistes. Le pays d’Afrique de l’Ouest a d’ailleurs fait du tourisme, notamment nord-américain, l’un des piliers de son développement économique.
Mais le Ghana est également limitrophe du Burkina Faso, pays pauvre confronté depuis plusieurs mois à une explosion des violences attribuées à des groupes djihadistes. La semaine dernière, un Burkinabé a été arrêté en possession d’une arme à feu dans une église dans le nord du Ghana.
Les 30 millions de Ghanéens, dont les deux tiers sont chrétiens et environ un tiers musulmans, « vivent dans une coexistence pacifique que le monde nous envie », a souligné le président Akufo-Addo, mercredi. Il a appelé toutefois les Ghanéens à « rapporter tout acte suspect à la police ».