Deux associations dénoncent des maltraitances dans un élevage de poules en Bretagne
Deux associations dénoncent des maltraitances dans un élevage de poules en Bretagne
Le Monde.fr avec AFP
La Fondation 30 Millions d’amis et l’association L214 ont annoncé leur intention de porter plainte contre l’élevage « pour mauvais traitements commis par un professionnel et abandon » auprès du procureur de la République de Vannes.
Selon le communiqué des associations, « l’élevage en cage des poules pondeuses recule année après année ». / BETHANY HAHN / AP
« Catastrophiques ». L’association de défense des animaux L214 et la Fondation 30 Millions d’amis ont dénoncé, mardi 11 juin, les conditions de vie dans un élevage de 185 000 poules pondeuses, à Caro (Morbihan) :
« Plusieurs poules sont abandonnées au sol, à proximité des cadavres entassés de leurs congénères, parfois en état de décomposition avancée. Elles n’ont plus accès ni à l’eau ni à la nourriture distribuées dans les cages et sont donc assoiffées et affamées. Certaines mourront ainsi de soif et de faim. »
« L’élevage en cage est une pratique ignoble pour les animaux. Cette exploitation fournissant le groupe Avril aggrave encore leur supplice du fait du ramassage bâclé et de l’indifférence totale quant au sort des nombreuses poules tombées au sol, agonisantes ou déjà mortes », ajoutent-elles, des images « tournées le 3 mai » et diffusées sur Internet à l’appui.
La Fondation 30 Millions d’amis et l’association L214 ont annoncé leur intention de porter plainte contre l’élevage « pour mauvais traitements commis par un professionnel et abandon » auprès du procureur de la République de Vannes – qui n’a pas pu confirmer le dépôt de cette plainte dans l’immédiat.
Un « bon montage »
« C’est du harcèlement complet », a dénoncé l’exploitante Anne-Françoise Robin, évoquant un « bon montage ». « C’est simple de fournir des images-chocs quand on veut qu’elles soient chocs. Qu’on arrête de taper sur les éleveurs qui font le job », a ajouté l’éleveuse, par ailleurs trésorière du Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO) :
« On fait notre travail de notre mieux en appliquant toutes les réglementations qui nous sont imposées. On est toute l’année avec nos animaux, dimanches, jours fériés et fêtes comprises. »
L’éleveuse a expliqué qu’elle était en train de convertir un de ses bâtiments en bio et que les trois autres devaient être transformés en volières dans un an, alors que les poules sont actuellement en cages.
Selon le communiqué des associations, « l’élevage en cage des poules pondeuses recule année après année ». « Il représentait en 2018 57,8 % de la production française, contre 81 % en 2008. Une chute qui semble s’accélérer, puisque ce chiffre s’élevait encore à 63 % en 2017 », écrivent-elles.