Le réseau social Pinterest bannit une organisation antiavortement
Le réseau social Pinterest bannit une organisation antiavortement
Live Action, une grande organisation américaine qui milite contre l’avortement, et qui réunit des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, a été bannie de Pinterest.
L’audience de Pinterest est principalement féminine. / LIONEL BONAVENTURE / AFP
Le réseau social Pinterest a banni, lundi 10 juin, l’organisation américaine antiavortement Live Action. Réunissant plus de trois millions d’abonnés sur les différents réseaux sociaux, Live Action a été bannie, a expliqué Pinterest au site d’information BuzzFeed, pour « désinformation liée au conspirationnisme et pour des conseils anti-vaccination ». L’organisation a notamment diffusé des messages affirmant que les centres de planning familial démembrent les fœtus et en vendent des morceaux – mais Pinterest, dont les femmes représentent la majorité de l’audience, ne dit pas quels posts ont précisément déclenché le bannissement.
Live Action s’est défendue de toute publication antivaccins et a reproché à la plate-forme de l’avoir bannie sans préavis et de façon permanente. Elle a aussi affirmé, documents internes à l’appui, que Pinterest l’avait bannie pour « pornographie » – ces documents obtenus, selon Live Action, par un employé du réseau social, montrent que le nom de l’organisation apparaît dans une liste étiquetée « pornographie ». Pinterest a expliqué que le système utilisé pour modérer les contenus avait initialement été pensé pour la pornographie, avant de s’étendre à d’autres contenus, et que la nomenclature interne n’avait pas encore évolué.
Il s’agit du premier réseau social à bannir Live Action, même si l’organisation a déjà subi des restrictions, par exemple sur Twitter, qui ne lui permet plus de diffuser des publicités. Live Action affirme aussi que YouTube limite la visibilité de ses vidéos.
Récemment, Google avait aussi resserré la vis envers les organisations antiavortement, dont certaines laissaient entendre dans des publicités qu’elles pratiquaient des avortements, alors qu’elles visaient en fait à décourager les femmes d’y recourir.