Enchères : les petits trésors des ventes courantes
Enchères : les petits trésors des ventes courantes
LE MONDE ARGENT
Destinées à un large public et accessibles aux petits budgets, les ventes courantes connaissent un regain d’intérêt.
Accessibles à tous les budgets, les ventes courantes permettent aux amateurs d’acheter des objets anciens ou d’occasion, à petit prix. / FSR / GraphicObsession
Rarement sous les feux de l’actualité, les ventes courantes représentent pourtant le quotidien des hôtels des ventes partout en France. Accessibles à tous les budgets, elles permettent aux amateurs d’acheter des objets anciens ou d’occasion, à petit prix, tout en profitant de l’ambiance des enchères.
Quelques maisons de ventes essaient aujourd’hui de les mettre en avant : l’étude FauveParis organise ainsi chaque mois (prochaine date le 15 juin) des « ventes pas courantes », comprenant nombre de lots estimés entre 100 et 150 euros (petit mobilier design, bibelots décoratifs, œuvres graphiques ou encore accessoires de table). A Nancy, ce sont des « trésors de greniers » que l’étude Anticthermal présentait le 12 juin. Le principe est toujours le même : des lots de peu de valeur, mais dont la fabrication est de qualité, et des objets utilitaires qui vont retrouver une seconde vie.
Valérie Bouvier, commissaire-priseuse à Coulommiers (Seine-et-Marne), titre ce type de ventes « caverne d’Ali Baba » (prochaine édition le 15 juin) et souligne que l’essentiel des objets est vendu entre 80 euros et 700 euros environ. « Beaucoup de personnes continuent de croire que les enchères, ce sont les tableaux impressionnistes adjugés des millions… Alors qu’il existe surtout des ventes destinées à tout le monde ! Lorsque des jeunes me disent qu’ils viendront lorsqu’ils auront de l’argent, je leur dis qu’ils prennent les choses à l’envers ! », s’enflamme Valérie Bouvier.
Succès des arts de table
Heureusement, les commissaires-priseurs notent un regain d’intérêt pour ces ventes courantes. Ils redoutaient que le système du live, permettant d’enchérir à distance, ne vide leurs hôtels des ventes, c’est finalement le contraire qui semble se produire. Et les étrangers, amateurs du goût français en matière de décoration, s’y intéressent également : Valérie Bouvier s’en étonne encore, mais lors de ses dernières « cavernes d’Ali Baba », 60 % de ses acheteurs sur le live participaient depuis l’étranger.
Les lots présentés par centaines dans ces ventes viennent fréquemment de successions et paraissent parfois un peu datés. Pour exemple, les imposantes garnitures de cheminées (une pendule et deux flambeaux) qui peinent à trouver preneur, mais aussi les meubles en bois sombre, trop imposants, de hautes horloges… En revanche, tout ce qui concerne les arts de la table rencontre davantage de succès : parties de services de table (quelques dizaines d’assiettes et des plats) à partir de 80 euros ou 100 euros, petites séries de verres en cristal vendus moins de 100 euros ou timbales en métal argenté pour 20 euros.
Valérie Bouvier vante la qualité de ces ustensiles : « Boire du champagne dans un verre en plastique, c’est vraiment dommage et assez loin de l’art de vivre français. Une jolie coupe, c’est tout de même autre chose, et ce n’est pas cher ! Ces objets ont souvent été gardés précieusement par nos mères et grands-mères qui ne s’en servaient pas, parce que c’était le “beau service”, et du coup aujourd’hui personne n’ose plus ! » Et elle se désole lorsque des vendeurs lui apportent un ensemble en cristal expliquant qu’il est en parfait état parce qu’il n’a jamais servi…
Avant d’espérer que ses propriétaires suivants soient moins précautionneux ! Idem pour les stylos-plumes anciens de belle facture, les petites montres, les bijoux qui sont des classiques de ventes courantes. Outre tous ces accessoires, ces ventes intéressent également ceux qui cherchent des occasions dans le domaine de l’électroménager courant (machines à laver le linge ou la vaisselle, fours, robots…), vendus pour quelques dizaines d’euros.