Le possible retour de Jean-Louis Borloo chez Huawei France
Le possible retour de Jean-Louis Borloo chez Huawei France
LE MONDE ECONOMIE
Le vice-président de l’équipementier télécoms chinois devrait en discuter « tranquillement » avec l’ancien maire de Valenciennes, le 8 juillet, lors d’un passage à Paris.
Jean-Louis Borloo, en mai 2018 à Paris. / LUDOVIC MARIN / AFP
Jean-Louis Borloo va-t-il prendre la tête du conseil d’administration de Huawei en France ? La proposition lui a été faite, confirme l’ancien ministre. Mais rien, toutefois, ne serait encore tranché pour le moment. Il n’y « a aucune décision à ce jour de part et d’autre », a précisé M. Borloo au Monde, réagissant à une information de Challenges, vendredi 28 juin, annonçant sa nomination.
Le conseil d’administration de l’équipementier télécoms chinois se réunira le 15 juillet pour en débattre avec l’ancien ministre. Le vice-président du groupe, Ken Hu, devrait également en discuter « tranquillement » avec M. Borloo, le 8 juillet, lors d’un passage à Paris, selon l’AFP. Huawei n’a pas souhaité faire de commentaires à cette annonce. La filiale française du fabricant de smartphones, arrivée en France en 2003, avait dû faire face, en décembre 2018, au départ de son président du conseil d’administration, François Quentin. Cet ancien ingénieur de Thales, qui avait pris ses fonctions au sein de Huawei en octobre 2010, avait décidé d’en partir fin 2018, pour des « raisons personnelles ». La filiale française avait alors indiqué, le 3 avril, avoir entamé un processus de renouvellement de son conseil d’administration.
Un allié précieux
Avec Huawei, l’ancien maire de Valenciennes n’est pas totalement en terra incognita. Il a déjà siégé, pendant deux années, au conseil d’administration de la filiale française du groupe chinois, en tant qu’administrateur, de décembre 2016 à décembre 2018. Un éventuel retour de Jean-Louis Borloo au sein de ce dernier, près de sept mois plus tard, alors que l’entreprise chinoise, sous le feu persistant des critiques américaines, traverse une crise de confiance inédite, ne devrait pas passer inaperçu.
L’ancien ministre, fort d’un solide carnet d’adresses, pourrait s’avérer un allié précieux, à l’heure où le Sénat a adopté la proposition de loi visant à étendre les contrôles sur les équipements des réseaux télécoms. C’est également un bon connaisseur du continent africain, où il a ses entrées auprès de toute la classe politique dirigeante et où il se rend fréquemment, notamment dans le cadre de sa fondation, Energies pour l’Afrique, qu’il a lancée en 2015 et qui vise à électrifier le continent. Un territoire sur lequel Huawei est déjà fortement implanté, et où il compte bien continuer encore à se développer.