Prison à perpétuité pour le néonazi qui tua une militante antiraciste à Charlottesville
Prison à perpétuité pour le néonazi qui tua une militante antiraciste à Charlottesville
Le Monde.fr avec AP et Reuters
James Fields n’aura pas la possibilité de demander une libération anticipée, qui poserait « un trop grand risque » pour la société, selon le juge.
Le néonazi James Fields a été condamné, vendredi 28 juin, à la réclusion criminelle à perpétuité pour la mort de Heather Heyer, militante antifasciste qu’il a tuée au volant de sa voiture le 12 août 2017 à Charlottesville, en Virginie. Il avait plaidé coupable en mars dans le cadre d’un accord avec les procureurs qui lui a évité de risquer la peine de mort.
Le condamné, âgé de 22 ans, avait précipité sa voiture contre des contre-manifestants qui dénonçaient la tenue d’un rassemblement de suprémacistes blancs sous le mot d’ordre « Unite the right » (unifier la droite). Il avait également blessé 30 personnes.
Avant l’audience de vendredi, les procureurs avaient rappelé le profil radical de James Fields, qui se présente lui-même comme un néonazi. Ils ont notamment cité une conversation téléphonique avec sa mère en décembre 2017, alors qu’il était en prison, dans laquelle il s’en prenait à Susan Bro, la mère de Heather Heyer. « C’est une communiste, une gauchiste anti-Blancs », avait-il dit. Et à sa mère lui demandant de prendre en compte la douleur de cette femme ayant perdu sa fille, il avait répondu : « Elle est l’ennemie. »
Avant l’énoncé de sa condamnation, il a déclaré : « Je m’excuse pour les blessures et la perte que j’ai causées. Chaque jour, je pense à la façon dont les choses auraient pu se passer différemment... Je suis désolé. »
« Un trop grand risque » pour la société
Le juge fédéral Michael Urbanski a précisé que Fields n’aurait pas la possibilité de demander une libération anticipée qui poserait « un trop grand risque » pour la société, selon le juge.
Les événements de Charlottesville ont démontré l’émergence de l’« alt-right », l’extrême droite américaine qui prône un nationalisme blanc et s’est sentie confortée par l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche. En estimant ensuite qu’il y avait des « gens bien des deux côtés », le président américain avait suscité une vaste controverse.
Les rassemblements organisés par la suite par l’« alt-right » n’ont plus jamais attiré autant de monde.
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