On connaît la formule, un robinet qui goutte, ça coûte. Et quand on est à la tête de 4 300 kilomètres de réseaux, les fuites deviennent une préoccupation quotidienne.

La Métropole européenne de Lille (MEL) a présenté, le 10 octobre, un centre de commandement vers lequel remontent en temps réel les informations relatives au réseau d’eau potable de soixante-deux communes. Un nouvel outil de pilotage conçu par Veolia en partenariat avec IBM, dans le cadre d’une délégation de service public.

Le directeur du centre, Paul Mousty, les appelle ses « oreilles électroniques » : un millier de sondes sont en cours d’installation sur les canalisations pour « écouter les tuyaux ». L’objectif est de réduire les pertes de 3 millions de m3 par an. Avec les capteurs des châteaux d’eau, les compteurs connectés des bâtiments collectifs et les sondes chargées de mesurer la qualité de l’eau, des dizaines de milliers de données sont produites chaque jour.

Outil de gouvernance

« Avant on les traitait a posteriori, explique Paul Mousty. La nouveauté avec nos logiciels d’analyse, c’est qu’on peut maintenant croiser ces informations et les visualiser sur une carte en temps réel. En cas d’alerte, une équipe mobile peut intervenir rapidement grâce à un système de géolocalisation des véhicules. »

La data pour mieux gérer les ressources ? Pour Damien Castelain, président de la MEL, elle est d’abord un outil de gouvernance pour les élus. « Les données sont transmises à la métropole et lui appartiennent, explique-t-il. Nos services suivent la distribution de l’eau en temps réel, ce qui n’était pas le cas auparavant ». C’est aussi un enjeu de transparence, comme prévu dans la loi pour une République numérique.

La MEL a ouvert récemment ses « données non sensibles » au grand public sur une plate-forme open data. Parmi les cinquante-six jeux de données anonymisées mis en ligne, on trouve la localisation des abris de vélos et des pistes cyclables, le détail des subventions versées en 2015, le nombre de crémations, et le volume d’eau consommé par commune.