Perquisitions dans 13 entreprises du secteur de l’énergie soupçonnées de « démarchage abusif »
Perquisitions dans 13 entreprises du secteur de l’énergie soupçonnées de « démarchage abusif »
Le Monde.fr avec AFP
Depuis plusieurs mois, les services de la répression des fraudes reçoivent un nombre important et croissant de plaintes et de réclamations.
Plusieurs entreprises du secteur de l’énergie ont été perquisitionnées, jeudi 27 juin, par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), dans le cadre d’une enquête pour « démarchage abusif », des pratiques en augmentation dans le secteur. Treize entreprises sont concernées : deux commercialisant des contrats de gaz et d’électricité et onze sociétés sous-traitantes travaillant pour leur compte.
Depuis plusieurs mois, les services de la répression des fraudes, comme ceux du médiateur de l’énergie, reçoivent un nombre important et croissant de plaintes et de réclamations.
Dans son rapport d’activité 2018, le médiateur de l’énergie avait fait état de 1 416 litiges portant sur la contestation de la signature d’un contrat ou sur les pratiques commerciales dans le cadre d’un démarchage à domicile, rappelle la répression des fraudes dans son communiqué.
Les consommateurs dénoncent un « discours trompeur »
Ces perquisitions, d’une ampleur « nationale », ont mobilisé 73 agents de la DGCCRF, qui sont intervenus « simultanément » sur 16 sites distincts, précise encore la DGCCRF. Les noms des entreprises concernées n’ont pas été communiqués. « Les consommateurs font état d’un discours trompeur de la part de démarcheurs sur leurs attributions et sur l’objectif réel de leur visite : des contrats de fourniture d’électricité et de gaz seraient ainsi conclus sans avoir obtenu un accord éclairé des consommateurs », affirme le communiqué.
Selon Loïc Tanguy, directeur de cabinet de la DGCCRF, cette vaste opération, d’une « ampleur inédite étant donné le nombre d’agents mobilisés », doit permettre de déterminer s’il s’agit de « pratiques isolées » de la part des démarcheurs ou « d’une politique délibérée » de la part des fournisseurs d’énergie.
« Si elles étaient confirmées, les pratiques suspectées par la DGCCRF relèveraient du délit de pratique commerciale trompeuse, susceptible d’être sanctionné par le juge pénal d’une peine de deux ans de prison et d’une amende d’un montant maximal pouvant atteindre 10 % du chiffre d’affaires de l’entreprise », précise la DGCCRF.
En 2018, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, qui dépend du ministère des finances, a reçu 1 832 plaintes dans le secteur de la fourniture d’électricité, un « chiffre multiplié par 4 par rapport à 2016 ».