Les nouvelles recrues de l’Académie des Oscars sont pour moitié féminines
Les nouvelles recrues de l’Académie des Oscars sont pour moitié féminines
29 % de la nouvelle promotion est par ailleurs constituée de « personnes de couleur », autrement dit toutes celles qui ne sont pas strictement d’origine européenne.
Lady Gaga a été invitée à rejoindre l’Académie des Oscars. / Greg Allen / Greg Allen/Invision/AP
Grâce à Lady Gaga, Claire Foy et Josiane Balasko, l’Académie des Oscars est devenue lundi 1er juillet encore un peu plus féminine, avec 50 % de femmes dans la promotion d’artistes invités à rejoindre cette année les rangs de cette prestigieuse institution d’Hollywood, un record historique en matière de parité.
10 des 17 catégories professionnelles représentées aux Oscars, dont celle des réalisateurs, ont même recruté davantage de femmes que d’hommes, souligne dans son communiqué l’Académie des arts et sciences du cinéma, qui a choisi au total 842 nouveaux membres en provenance de 59 pays.
29 % de la nouvelle promotion est constituée de « personnes de couleur », autrement dit toutes celles qui ne sont pas strictement d’origine européenne (noirs, asiatiques, latino-américains, arabes, polynésiens, métis, etc.), conformément à la définition habituelle pour les statistiques aux Etats-Unis.
En 2016, après plusieurs années de critiques cinglantes sur la composition de ses collèges, jugée trop masculine et trop blanche pour refléter la diversité de la société, l’Académie avait annoncé un doublement du nombre de femmes et de membres issus de minorités ethniques d’ici 2020.
Elle avait en effet besoin de sang neuf : à l’époque, 93 % de ses 6 000 membres étaient blancs, à 76 % des hommes, avec un âge médian de 63 ans.
Si les nouveaux membres acceptent l’invitation (c’est généralement le cas, à l’exception notable de Woody Allen et plus récemment d’Emmanuelle Seigner, pour protester contre l’expulsion de son époux Roman Polanski), la proportion de femmes au sein de l’Académie passera cette année à 32 %, contre 25 % en 2015.
L’Académie a déjà tenu sa promesse de doubler la proportion de « personnes de couleur », qui représenteront 16 % de ses membres cette année contre seulement 8 % en 2015. Parmi les nouveaux arrivants, on compte plusieurs artistes au casting de « Black Panther », comme les acteurs Sterling K. Brown, Winston Duke ou Letitia Wright, et de l’équipe de « Crazy Rich Asians » (le réalisateur Jonathan Chu et la comédienne Gemma Chan).
Heureuse élue, l’actrice mexicaine Marina de Tavira, en lice aux Oscars l’an dernier pour « Roma », a remercié sur Twitter l’Académie de lui avoir fait « cet honneur ».
Emotion, politique et diversité aux Oscars 2019
Durée : 03:17
Lady actrice ou Gaga chanteuse ?
Star de la fournée 2019, la diva pop Lady Gaga fait elle aussi son entrée à l’Académie. Elle devra toutefois choisir entre la catégorie « actrice », qui ne lui avait pas porté chance aux Oscars pour son film « A Star Is Born », et celle de la « musique », qui lui a valu la statuette de la meilleure chanson.
Dans le second cas, Lady Gaga rejoindrait Annie Lennox, du défunt duo pop britannique Eurythmics et gagnante d’un Oscar de la meilleure chanson pour le troisième volet du « Seigneur des Anneaux », la chanteuse Adele, elle aussi oscarisée, et son complice le compositeur Mark Ronson (Amy Winehouse, Bruno Mars, Miley Cyrus…)
Chez les acteurs, la presse spécialisée remarque l’arrivée de Claire Foy (« First Man » au cinéma, série télévisée « The Crown ») et d’Elizabeth Moss (« Us », série « La Servante écarlate »).
Le jeune Tom Holland, qui incarne Spider-Man à l’écran, est aux côtés du vétéran Jean-Louis Trintignant, 88 ans, légende du cinéma français mondialement célèbre pour son rôle avec Brigitte Bardot dans « Et Dieu… créa la femme » (1956).
Côté français, Camille Cottin (« Larguées », série « Dix pour cent ») est également sur la prestigieuse liste, comme l’actrice Mélanie Laurent qui, elle, est invitée par l’Académie en tant que réalisatrice (« Galveston », « Respire »).
Pour doper sa diversité, l’Académie a été contrainte d’aller recruter à l’international, ce qui profite notamment aux artistes français.
Ils sont particulièrement bien représentés dans les rangs des scénaristes, où l’on trouve en tête Josiane Balasko (« L’ex-femme de ma vie », « Gazon maudit ») et le duo formé par Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, ou encore Coline Serreau, Cédric Klapisch et Maïwenn.
Dans la très longue liste des nouveaux membres de la catégorie « animation », on note la présence du Japonais Katsuhiro Otomo, père du mythique manga « Akira » et de son adaptation sur grand écran.