Le président de la FIFA, Gianni Infantino, lors de sa conférence de presse à Rome, en Italie, le 27 février 2019. / Remo Casilli / REUTERS

A deux jours de la finale à Lyon, le président de la FIFA, Gianni Infantino, a déjà salué, vendredi 5 juillet, la « meilleure Coupe du monde féminine de l’histoire » et veut élargir le tournoi de 24 à 32 équipes dès 2023. « Il y aura un avant et un après » ce Mondial 2019 en France, assure le dirigeant, qui a annoncé cinq mesures qu’il soumettra au conseil de la FIFA, le gouvernement mondial du ballon rond, pour donner un coup d’accélérateur au football féminin.

Il propose d’abord l’élargissement de 24 à 32 équipes dès 2023, sur le modèle de ce qui a été fait chez les garçons, avec 48 équipes en 2026, contre 32 auparavant. « Il ne faut pas perdre de temps. Il faut travailler, rien n’est impossible. Si on regarde le succès de cette Coupe du monde, il faut voir encore plus grand », lance Infantino.

Neuf candidats sont en lice pour organiser le tournoi et devront s’adapter si la mesure est adoptée : l’Australie, le Brésil, l’Argentine, la Bolivie, la Colombie, le Japon, l’Afrique du Sud, la Corée du Sud (avec une éventuelle association avec la Corée du Nord) et la Nouvelle-Zélande.

Pour rendre plus visibles les clubs féminins, le président de la FIFA veut également une Coupe du monde des clubs « dès l’année prochaine », organisée tous les ans. Il a aussi évoqué plus brièvement son projet de Ligue des nations féminine, dont il avait déjà parlé avant le tournoi et qui permettrait, selon lui, de dynamiser les sélections nationales en organisant davantage de matchs.

Réduire les écarts de salaire avec les hommes

Sur le plan financier, Gianni Infantino assure que la dotation doublera lors du Mondial 2023. Lors de cette Coupe du monde, la FIFA avait déjà mis en avant une augmentation « significative » du « prize-money », avec 30 millions de dollars distribués entre les 24 équipes, mais l’écart reste abyssal avec les garçons et les 400 millions de dollars destinés aux 32 sélections du Mondial en 2018.

Infantino veut enfin porter l’enveloppe globale de la FIFA consacrée au développement du football féminin à 1 milliard d’euros. « Il faut investir pour faire croître le football féminin dans le monde entier. Cela ne sert à rien de laisser cet argent dans des banques suisses, elles en ont en déjà beaucoup », a-t-il plaisanté.

Le patron de la FIFA n’a, en revanche, pas repris à son compte une idée suggérée vingt minutes plus tôt par le président de la Fédération française, Noël Le Graët : organiser une Coupe du monde féminine tous les deux ans au lieu de quatre actuellement.

« J’y crois quand je vois une telle réussite. Attendre quatre ans pour faire la même chose, ce n’est pas très bien », a souligné Le Graët. « On peut faire une Coupe du monde tous les deux ans, les continents ont besoin d’images, d’avoir davantage de matchs, nous ne sommes qu’au début. »

Un milliard de téléspectateurs

Au total, selon les chiffres mis en avant par la FIFA, plus d’un milliard de téléspectateurs ont déjà regardé les matchs de la Coupe du monde à travers le monde. Et le remplissage des stades, supérieur à 74 %, est aussi une réussite pour l’organisation, même si certaines enceintes à Nice ou à Montpellier ont connu des difficultés pour attirer du public.

Reste à gérer la période post-Mondial et le retour à un quotidien des clubs souvent beaucoup plus morne. Ce sera le cas en France, où la D1 féminine à deux vitesses, entre Lyon, le PSG et tous les autres, n’attire guère les foules. « Quand tout va bien, la moyenne des spectateurs est de 400 personnes », reconnaît Noël Le Graët.

Pour les sélections, il faudra éviter aussi que l’écart se creuse davantage entre les nations les plus compétitives et le reste, à l’image du 13-0 infligé par les Etats-Unis à la Thaïlande en début de tournoi, un record.

Coupe du monde féminine 2019 : pourquoi l’équipe américaine domine le football mondial
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