Une chercheuse franco-iranienne de l’Institut d’études politiques de Paris, Fariba Adelkhah, a été arrêtée en Iran, a annoncé, lundi 15 juillet, le ministère français des affaires étrangères, sans préciser la date de cette arrestation. La France réclame de pouvoir rencontrer sans délai cette anthropologue dont elle est sans nouvelle.

Sur le site officiel du gouvernement iranien, un porte-parole, Ali Rabiï, affirme pour sa part qu’il n’a « aucune information à ce sujet, j’ai entendu cette information mais je ne sais pas qui l’a arrêtée ni pour quelle raison ». Plusieurs médias en persan, basés à l’étranger, ont fait mention de cette arrestation, affirmant qu’elle remontait à « trois semaines ». En France, le magazine Le Point indique que Mme Adelkhah a été arrêtée « le 7 juin ».

Les autorités françaises ont « effectué des démarches auprès des autorités iraniennes pour obtenir de leur part des informations sur la situation et les conditions de l’arrestation de Mme Adelkhah et demander un accès consulaire » à leur ressortissante, mais elles n’ont reçu « aucune réponse satisfaisante » à ce jour, précise le ministère dans un communiqué. « La France appelle les autorités iraniennes à faire toute la lumière sur la situation de Mme Adelkhah et leur réitère ses demandes, en particulier celle d’une autorisation sans délais pour un accès consulaire », insiste encore le ministère.

Tensions autour de l’accord sur le nucléaire

Chercheuse au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris, docteure en anthropologie de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris, Fariba Adelkhah, 60 ans, collabore à plusieurs revues scientifiques, comme Iranian Studies et La Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée. Elle est l’auteure de nombreuses publications sur l’Iran et l’Afghanistan, indique Sciences Po sur son portail Internet.

Les relations de l’Iran avec les pays occidentaux se sont tendues récemment en raison des sanctions américaines imposées à Téhéran, accusé de ne pas respecter les termes de l’accord sur le nucléaire iranien. Les pays européens, dont la France, qui a dépêché un émissaire sur place, s’emploient vainement à essayer de faire baisser la tension. L’Iran a encore appelé lundi l’Union européenne à prendre des mesures « pratiques, efficaces et responsables » pour sauver l’accord.