Après sa démission, Rugy épinglé pour son utilisation des voitures avec chauffeur
Après sa démission, Rugy épinglé pour son utilisation des voitures avec chauffeur
Selon « Mediapart » et « Ouest-France », l’ex-ministre de la transition écologique se rendait en train à Nantes, alors qu’un chauffeur faisait la route en voiture, pour le véhiculer pendant ses week-ends.
Le 10 décembre 2018, François de Rugy, alors ministre de l’écologie, monte dans sa voiture après une réunion avec le président français, Emmanuel Macron, à l’Elysée à Paris. / Francois Mori / AP
C’est une nouvelle révélation de Mediapart, qui met un peu plus en lumière le train de vie fastueux de François de Rugy, désormais ex-ministre de la transition écologique. L’ancien numéro deux du gouvernement d’Edouard Philippe est suspecté d’avoir recouru de façon abusive aux voitures avec chauffeur lorsqu’il était président de l’Assemblée nationale, puis lorsqu’il était ministre de l’écologie.
Alors que Le Parisien révélait la semaine dernière que M. de Rugy mettait à disposition de ses proches et de sa famille, des chauffeurs et des véhicules de l’Assemblée nationale, Mediapart et Ouest-France dévoilent les trajets incohérents, notamment d’un point de vue écologique, que l’ancien ministre faisait entre Paris et la Loire-Atlantique, où il passait ses week-ends. Selon les deux médias, M. de Rugy se rendait en train à Nantes, alors qu’un de ses chauffeurs faisait la route en voiture, à la hâte, pour ensuite le véhiculer tout le long de ses séjours.
« Un dispositif de protection nécessaire »
Contacté par Mediapart, le cabinet de l’ancien ministre, qui ne conteste pas cette pratique, fait savoir qu’elle fait partie « du dispositif de protection nécessaire pour assurer la sécurité des personnalités concernées par ce niveau de menace », le niveau UCLAT (Unité de coordination de la lutte antiterroriste). Et d’ajouter :
« Il s’agit aussi de pouvoir regagner ses bureaux au ministère, ou tout autre lieu où il pourrait être amené à se rendre en urgence en cas de besoin. L’accompagnement par les officiers de sécurité nécessite par ailleurs l’emploi d’un véhicule doté d’un équipement spécial (gyrophare, plaque police, etc.) et la présence d’un chauffeur. »
Une version contredite par plusieurs anciens ministres, qui évoquent un recours abusif aux chauffeurs, reconnaissant toutefois que plusieurs ministères importants pouvaient avoir ce genre de pratique. Citant un préfet, Ouest-France précise, par ailleurs, que les préfectures mettent à disposition des chauffeurs agrémentés pour leurs déplacements à l’extérieur de la capitale.
Englué depuis une semaine dans un feuilleton médiatique sur son supposé train de vie fastueux, photos de homards et champagne à l’appui, François de Rugy a démissionné mardi, immédiatement remplacé par la ministre des transports Elisabeth Borne. Mme Borne gardera également le portefeuille des transports, sans pour autant prendre le titre de ministre d’Etat de son prédécesseur, a précisé l’Elysée. La passation de pouvoir entre M. de Rugy et Mme Borne est prévue à 13 h 30, après le conseil des ministres.
M. de Rugy a décidé de quitter son poste peu avant la publication d’une nouvelle salve d’informations sur une utilisation contestée de ses indemnités parlementaires en 2013-2014. Il a dénoncé un « lynchage médiatique » et a dit avoir porté plainte contre Mediapart.
Sur Twitter, il a confié mardi qu’il pensait « aux mots » de François Mitterrand à l’égard de Pierre Bérégovoy, qui s’était suicidé le 1er mai 1993. L’ancien président avait alors déclaré que l’honneur de son premier ministre avait été « livré aux chiens ».
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