Canada : vaste chasse à l’homme pour retrouver deux adolescents soupçonnés de meurtres
Canada : vaste chasse à l’homme pour retrouver deux adolescents soupçonnés de meurtres
Le Monde.fr avec AFP
Depuis plusieurs jours, deux jeunes de 19 et 18 ans défient la police dans les marais du Manitoba, une région difficile d’accès et infestée de moustiques.
Capture d’écran d’une caméra de surveillance d’un magasin de Meadow Lake, dans la province du Saskatchewan, montrant Kam McLeod, 19 ans et Bryer Schmegelsky, 18 ans, de dos. / HANDOUT / REUTERS
C’est une opération de police comme le Canada n’en avait pas connu depuis longtemps, et qui tient le pays en haleine depuis plus d’une semaine. Une chasse à l’homme pour retrouver deux adolescents, Kam McLeod, 19 ans, et Bryer Schmegelsky, 18 ans, soupçonnés du meurtre d’un botaniste, et d’un couple qui visitait le pays.
Le 12 juillet, ces deux amis d’enfance fraîchement diplômés ont quitté leur domicile respectif de Port Alberni, en Colombie-Britannique – une province de l’Ouest du pays –, en promettant à leur famille qu’ils se lançaient à la recherche d’un emploi.
Les soupçons se sont portés sur eux une semaine plus tard, le 19 juillet, lorsque le van à bord duquel les deux garçons voyageaient a été retrouvé calciné sur une aire d’autoroute à plus de 450 kilomètres de leur point de départ, et à proximité du corps de Leonard Dyck, un professeur de botanique de Vancouver.
Quatre jours plus tôt, la police canadienne avait fait une autre découverte macabre en Colombie-Britannique : un couple tué par balles alors qu’ils effectuaient un road trip dans la région. Pour les enquêteurs, les deux affaires sont liées.
Comment les deux suspects ont-ils ensuite rejoint la province du Manitoba, au cœur du Canada ? Sans doute à bord d’une Toyota volée, retrouvée elle aussi calcinée à Gillam, petite ville de 1 300 âmes, perdue au cœur des marais, et devenue l’épicentre d’une vaste opération pour retrouver les deux fugitifs.
Moustiques, loups et ours polaires
La région où les adolescents seraient reclus est particulièrement inhospitalière. Les moustiques y sont féroces, et la zone est fréquentée par des ours et des loups. La Gendarmerie royale du Canada (GRC, la police fédérale) du Manitoba a d’ailleurs publié sur son compte Twitter une photo d’un ours polaire repéré samedi pendant les recherches à environ 200 km au nord de Gillam.
Un ours polaire a été repéré pendant la recherche des suspects plus tôt aujourd'hui - à environ 200 km au nord de G… https://t.co/m8zIjoNvC4
— GRCManitoba (@GRC Manitoba)
Il faut dire que les moyens déployés sont impressionnants. Chiens pisteurs, drones, hélicoptères, camion blindé… Des dizaines de policiers en tenue de combat arpentent aussi l’épaisse forêt autour de Gillam, et en ratissent chaque recoin. La GRC a poursuivi pendant tout le week-end ses efforts, visitant plus de 250 résidences, mais sans succès.
Les suspects n’ont pas été aperçus de nouveau. Les agents fouillent les chalets, voies d’eau et terrains le long de… https://t.co/mkxQoBGUUm
— GRCManitoba (@GRC Manitoba)
Renforts aériens
Les forces de l’ordre peuvent aussi compter depuis deux jours sur l’aide de deux avions de l’armée de l’air canadienne : un C130 Hercules et un CP-140 Aurora – un appareil de patrouille a long rayon d’action disposant de matériel de surveillance sophistiqué dont des caméras infrarouges.
Ce dimanche soir, pourtant, changement de stratégie : la police a annoncé avoir envoyé de nombreux agents à York Landing, à 200 km au sud-ouest de Gillam. Elle a reçu un renseignement selon lequel les deux garçons pourraient se trouver dans la zone. Une information sans doute jugée plus fiable qu’une grande partie des 200 signalements reçus au cours des cinq derniers jours.
Dans cette partie, le temps joue plutôt en faveur de la police : les deux garçons n’ont, selon les autorités, ni l’équipement ni l’entraînement requis pour survivre dans cet environnement hostile. Reste aussi à éclaircir leurs motivations. Le père de Bryer Schmegelsky a reconnu que son fils avait beaucoup souffert de la séparation de ses parents, lorsqu’il avait cinq ans. « Il veut que sa souffrance cesse. Ils vont tenter de finir leur aventure en apothéose », prédit-il.