Mozambique : signature d’un accord de paix entre le pouvoir et la Renamo
Mozambique : signature d’un accord de paix entre le pouvoir et la Renamo
Le Monde.fr avec AFP
L’ex-rébellion, devenue un parti politique dans les années 1990, doit désarmer 5 221 combattants, dont certains seront réintégrés à l’armée ou à la police.
Le président mozambicain Filipe Nyusi give à Maputo le 11 juillet 2019. / WIKUS DE WET/AFP
Le président du Mozambique, Filipe Nyusi, a annoncé qu’il signerait, jeudi 1er août, avec la Renamo un accord de paix mettant définitivement fin au conflit opposant le pouvoir à l’ex-rébellion devenue le principal parti d’opposition.
L’annonce de la signature d’un accord de paix intervient deux mois et demi avant les élections générales prévues le 15 octobre dans cette ancienne colonie portugaise du sud-est de l’Afrique. « Demain, je signerai un accord de paix définitif avec le président de la Renamo, Ossufo Momade, dans la montagne de Gorongosa » (centre), a déclaré, mercredi, le chef de l’Etat dans une adresse au Parlement. « L’accord que nous signerons marque la fin officielle du conflit entre les hommes armés de la Renamo et les forces de défense et de sécurité, et permet la paix durable dont tous les Mozambicains ont tellement envie », a ajouté le président Nyusi.
La Résistance nationale du Mozambique (Renamo) s’était transformée en parti politique à l’issue d’une guerre civile de seize ans (1976-1992), mais elle avait repris les armes en 2013 contre le gouvernement dirigé par le Front de libération du Mozambique (Frelimo).
Un cessez-le-feu avait été déclaré en 2016, suivi de négociations de paix.
Mais deux précédents accords de paix avaient déjà échoué, la Renamo n’ayant jamais totalement désarmé et ayant maintenu une partie de ses combattants dans les montagnes du centre du pays. Le parti accusait le gouvernement de ne pas respecter ses engagements.
Nouvelle loi d’amnistie
En vertu du fragile accord de paix conclu après ces négociations, certains des combattants désarmés de la Renamo doivent intégrer l’armée et la police nationale, d’autres être réinsérés dans la vie civile grâce à une aide financière.
L’ex-rébellion a débuté mardi le désarmement de ses membres armés. Au total, 5 221 combattants de la Renamo doivent remettre leurs armes au gouvernement, ce qui devrait mettre un terme à un processus de négociations initié par le leader historique de la Renamo, Afonso Dhlakama, décédé en mai 2018.
Ossufo Momade, qui a succédé à Dhlakama à la tête de la Renamo, doit quitter Gorongosa pour Maputo après la cérémonie de signature. Ce sera la première fois depuis des années qu’il se rendra dans la capitale.
Selon le porte-parole de la Renamo, Gilberto Chiridza, il devrait atterrir à l’aéroport international de Maputo jeudi à 14h30, heure locale.
M. Momade a été élu député de la province de Nampula (nord) en 2015, mais il n’a assisté qu’à quelques sessions parlementaires durant les premiers mois de son mandat.
Lundi, le Parlement avait approuvé une nouvelle loi d’amnistie pour tous les crimes commis durant le conflit entre le gouvernement et la Renamo depuis 2014.
Elle concerne les combattants de la Renamo qui ont attaqué des civils et des équipements gouvernementaux. Elle ouvre aussi la voie à un départ de M. Momade de son repaire dans la montagne.