Le nombre de victimes du conflit afghan a fortement augmenté en juillet, selon la Manua. / Rahmat Gul / AP

Le nombre de victimes du conflit afghan a fortement augmenté en juillet, avec plus de 1 500 civils tués ou blessés, rapporte le chef de la Mission d’aide des Nations unies en Afghanistan (Manua), Tadamichi Yamamamoto. Il s’agit du « nombre le plus élevé de tous les mois de l’année en cours et le nombre le plus élevé enregistré en un seul mois depuis mai 2017 », d’après la Manua.

La mission onusienne impute, dans un communiqué, cette hausse aux « éléments antigouvernementaux », les talibans et la branche afghane du groupe Etat islamique (AI) - plus de 50 % des victimes civiles en juillet étant dues à des engins explosifs improvisés des insurgés.

« Les efforts de paix se sont intensifiés ces dernières semaines, tout comme le conflit sur le terrain », a regretté M. Yamamamoto, qui a appelé « toutes les parties à ne pas intensifier les opérations militaires en pensant que cela leur offrira une position plus forte dans les pourparlers de paix ».

Des négociations de paix en cours

Car les négociations entre les Etats-Unis et les talibans afghans ont repris samedi 3 août à Doha, afin d’ouvrir la voie à un retrait des troupes américaines d’Afghanistan après dix-huit ans d’intervention, une promesse de campagne de Donald Trump.

Il s’agit du huitième round de tractations entre les insurgés afghans et les Etats-Unis, représentés par l’émissaire américain Zalmay Khalilzad. M. Khalilzad a insisté vendredi sur Twitter pour rappeler que les Etats-Unis ne visaient pas « un accord de retrait [des troupes mais] un accord de paix qui permette le retrait ».

L’éventuel accord entre les Etats-Unis et les talibans, préalable à un dialogue interafghan, suscite toutefois des doutes chez les spécialistes. Pour Bruce Hoffman, expert de la lutte contre le terrorisme, « Al-Qaida va poursuivre les combats et miser sur le fait qu’une fois les Etats-Unis partis, ils ne reviendront pas ». Dans ce scénario, « Al-Qaida et les talibans auront les mains libres », a-t-il ajouté.