« Nuits magiques » : une satire du cinéma italien des années 1990
« Nuits magiques » : une satire du cinéma italien des années 1990
Par Jean-François Rauger
Le réalisateur Paolo Virzi dépeint un milieu gangrené par la mégalomanie, la jalousie et le ressentiment.
Rome, début des années 1990. Trois jeunes aspirants scénaristes sont entendus par la police après la découverte du corps d’un producteur de cinéma précipité dans le Tibre avec sa voiture. A travers le récit, ramassé sur plusieurs jours, des trois personnages se dessine une satire du cinéma italien saisi à un moment où le septième art transalpin traversait une crise profonde et entrait dans une sorte de coma.
Capharnaüm dérisoire
Foire aux vanités, mégalomanie, ressentiment, combinaisons diverses, jalousies mortelles caractérisent un petit monde auquel rêvent d’appartenir les trois jeunes gens. Le film de Paolo Virzi s’amuse ainsi à plonger le spectateur dans un capharnaüm insensé et dérisoire.
Si elle n’est pas dénuée d’une certaine complaisance, son amertume a d’autant plus de saveur qu’elle ne repose sur la possibilité d’aucune nostalgie. Que ce monde aille à sa perte, se surprend-on à penser. On retiendra aussi Giancarlo Giannini qui, dans le rôle d’un producteur véreux, exécute un étonnant numéro de cabotinage.
NUITS MAGIQUES - Bande annonce officielle - Au cinéma le 14 août
Durée : 01:31
Film italien de Paolo Virzi. Avec Mauro Lamantia, Giovanni Toscano, Irene Vetere (2 h 05). www.bacfilms.com/distribution/fr/films/nuits-magiques