Au Cachemire, des centaines de manifestants affrontent la police
Au Cachemire, des centaines de manifestants affrontent la police
Le Monde.fr avec AFP
L’Inde a révoqué l’autonomie partielle de la région le 5 août, et maintient depuis le territoire coupé du monde pour contenir les troubles.
Des Cachemiris manifestent le 16 août à Srinagar. / Dar Yasin / AP
« Nous essayons de briser le siège », a affirmé un manifestant. Au 12e jour de blocage total de la région du Cachemire, des centaines de manifestants ont affronté la police à Srinagar. Celle-ci qui a fait usage de gaz lacrymogène et de projectiles de petit calibre pour les disperser. Aucun blessé n’a été signalé dans l’immédiat.
Ces affrontements se sont déroulés vendredi 16 août alors que des milliers de personnes s’étaient rassemblées dans le quartier de Soura à Srinagar, qui a déjà été le théâtre de plusieurs mouvements de protestation depuis la révocation de l’autonomie constitutionnelle de la partie du Cachemire contrôlée par l’Inde.
Cette décision inattendue, prise le 5 août par le premier ministre indien, Narendra Modi, a provoqué la fureur du Pakistan voisin, qui contrôle l’autre partie du Cachemire. Afin d’éviter une insurrection, le gouvernement indien a coupé la région du monde, suspendant notamment les communications depuis près de deux semaines.
Jets de pierre et demande d’indépendance
A Srinagar, les manifestants ont tenté de défiler dans la rue principale, lançant des pierres sur la police tout en se protégeant avec des boucliers improvisés, tandis qu’un drone survolait la zone. « Nous essayons de briser le siège et de nous rendre dans le centre-ville mais la police utilise la force pour nous en empêcher », a expliqué un manifestant. « Nous exigeons ce qui nous est dû, (…) nous réclamons que l’Inde respecte ses promesses », a déclaré un autre, affirmant que le mouvement ne cesserait pas « tant que nous n’aurons pas obtenu une indépendance complète ».
Selon lui, trois personnes avaient été blessées jeudi dans des heurts avec des officiers de police et des réservistes. D’autres affrontements sporadiques ont aussi été signalés dans d’autres endroits de la vallée du Cachemire. Dans ce territoire majoritairement musulman, les mosquées étaient une nouvelle fois fermées vendredi, jour de prière, pour la deuxième semaine consécutive.
Vendredi, Imran Khan, le premier ministre du Pakistan, qui réclame aussi la souveraineté sur le Cachemire, s’est entretenu avec Donald Trump à ce sujet, quelques heures avant une réunion à huis clos du conseil de sécurité de l’ONU.
Cachemire : aux origines des tensions entre l’Inde et le Pakistan
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