Golfe de Guinée : enlèvement de dix-sept marins ukrainiens et chinois
Golfe de Guinée : enlèvement de dix-sept marins ukrainiens et chinois
Le Monde.fr avec AFP
72 % des enlèvements et 92 % des prises d’otages en mer recensés dans le monde ont lieu dans le golfe de Guinée.
Le golfe de Guinée est réputé pour être l’une des plus dangereuses zones océaniques au monde. Une triste renommée encore prouvée, jeudi 15 août, par l’enlèvement de neuf marins chinois et de huit marins ukrainiens après l’attaque de deux navires commerciaux au large du Cameroun.
D’après un responsable des autorités maritimes camerounaises, des pirates, « probablement nigérians », ont mené ces deux attaques, à quelques heures d’intervalle, au large de Douala, le grand port de ce pays frontalier du Nigeria.
La première attaque a visé un « navire polyvalent appartenant à une société allemande » et battant pavillon d’Antigua-et-Barbuda, d’après Noel Choong, chef du centre d’information sur la piraterie du Bureau maritime international (BMI). « Huit personnes ont été enlevées sur un équipage de douze marins asiatiques et européens », a-t-il précisé. La seconde cible des pirates était un vraquier battant pavillon libérien et appartenant à un armateur grec, a détaillé M. Choong, ajoutant qu’il « y avait vingt et une personnes à bord, tous des Asiatiques, [et que] neuf ont été enlevés ».
Des recherches ont été lancées, à partir de Douala et Cotonou, notamment. « Le BMI a émis un message d’alerte à tous les navires mouillant à Douala, leur demandant de redoubler de précautions », a précisé M. Choong.
Centre mondial de la piraterie
Ces dernières années, le golfe de Guinée est devenu l’épicentre de la piraterie maritime mondiale. 72 % des enlèvements et 92 % des prises d’otages en mer recensés par le BMI dans le monde ont lieu dans le golfe de Guinée, notamment au large du Nigeria, de la Guinée, du Togo, du Bénin et du Cameroun.
Dans la plupart des cas, ce sont des pirates nigérians qui attaquent les navires et enlèvent des marins dans le but d’obtenir des rançons contre leur libération. En 2018, cette zone, où les attaques ont plus que doublé par rapport à 2017, concentrait l’essentiel des actes de piraterie, selon le BMI : les six navires détournés dans le monde l’ont été dans le golfe de Guinée, ainsi que treize cas de tirs sur des bateaux sur dix-huit et la vaste majorité des kidnappings contre rançons.